Centenaire de Pointe-Noire: Alexandre Honoré Paka évoque les grands repères historiques de la ville

Vendredi 6 Mai 2022 - 15:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dans une interview accordée à la presse congolaise en rapport avec  la célébration bientôt du centenaire de la ville de Pointe-Noire, Alexandre Honoré Paka, préfet du département, a édifié la presse  sur quelques repères historiques de la création de cette ville en 1922.

Limitée actuellement au Nord par la rivière rouge près du site de Loango, le péage de Mengo et la rivière Lemba, au Sud par la frontière angolaise du Cabinda et l’océan Atlantique, à l’Est par le site de la gare de Ngondi aujourd’hui l’Hôpital général de Patra, et à l’Ouest par l’océan Atlantique, la ville de Pointe-Noire a été créée et désignée comme terminus du Chemin de fer Congo océan (CFCO), le 11mai 1922 par décret.

Alexandre Honoré Paka a indiqué que douze ans plus tard, notamment le 11 juillet 1934, a eu lieu l’inauguration du CFCO et la création du Port de Pointe-Noire. A cette époque, la construction  des ponts et viaducs était confiée aux ingénieurs italiens dont l’un s’appelait Ottino, contre la cession des riches terres agricoles de la vallée du Niari.

En 1937, les Ottino construisent un hôtel pour recevoir des expatriés français et européens en provenance du Tchad, de l’Oubangui Chari, en partance pour la France par le Port de Pointe-Noire. Cet hôtel est appelé le ‘’Normandis’’, c’est-à-dire le terminus, mais la mémoire collective, en souvenir de ces ingénieurs italiens, a gardé le nom d’hôtel ‘’Ottino ‘’.

Le 21 octobre 1945, Jean-Félix Tchicaya est élu député de l’Assemblée constituante française où il représentera le Moyen Congo et le Gabon. En 1946, il fonde le Parti progressiste congolais qui aura son siège à Pointe-Noire. En même temps, il crée le Cercle africain  (Haut lieu culturel de Pointe-Noire) situé à quelques mètres du rond-point Lumumba (rond-point de la République) où se retrouvaient tous les artistes.

En 1950, la ville océane devient la capitale administrative du Moyen Congo et abrite le gouvernorat, chef du territoire, l’Assemblée territoriale et tous les services administratifs.

C’est ainsi que le 28 Novembre 1958, à la double faveur de la Loi Gaston Defferre et de l’avènement du général De Gaulle à la tête de la France, la puissance tutrice  décide d’amener les colonies vers l’autonomie au sein de la Communauté. L’Assemblée territoriale, réunie à Pointe-Noire dans l’actuelle maison de la République, vote par 44 voix et une abstention la proclamation de la République du Congo. Erigée en Assemblée législative, elle élit par 23 voix contre 22 l’abbé Fulbert Youlou comme nouveau chef du gouvernement. Celui-ci fait adopter les symboles du pays, particulièrement les couleurs du drapeau congolais, Vert-Jaune-Rouge, et sa devise Unité - Travail - Progrès.

Mais, pour des raisons de sécurité, notamment l’affrontement de 1958, et dans le but de se rapprocher de son fief électoral, le président Fulbert Youlou transfère la capitale du Congo de Pointe-Noire à Brazzaville, si bien que la proclamation de l’indépendance, le 15 août 1960, fut vécue dans l’indifférence par les Ponténégrins.

Bien avant, le 23 novembre 1958, se déroulent les élections municipales dans les trois communes, à savoir Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie. A l’issue de celles-ci, Stéphane Tchichellée devient premier maire de la ville. 

Alexandre Honoré Paka a poursuivi que l’Italie se trouvant du côté de l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, les Français  décident de s’approprier l’hôtel Ottino pour en faire le siège du gouvernement et des services administratifs du territoire du Moyen Congo. C’est à partir de 1960 que cet hôtel emblématique, "le cœur de la ville de Pointe-Noire", monument historique de la ville océane, devient le siège de la région du Kouilou, aujourd’hui département de Pointe-Noire. En 1960, après l’indépendance du Congo, Pointe-Noire devient la deuxième ville, capitale économique du pays.

L’orateur a indiqué que sur le plan culturel, en 1967 se tient la première semaine culturelle. Pointe-Noire eût la palme d’or des groupes vocaux avec Rigaden Mavougou et les Cols bleus, d’une part, et d’autre part, Ferdinand Mavoungou obtint le premier prix de la semaine culturelle avec sa troupe de théâtre Les Kamougas.

En 1980, le mouvement de croissance économique se poursuit sous l’impulsion de l’activité pétrolière. De 1980 à nos jours, Pointe-Noire a toujours été à l’avant-garde de toutes les politiques économiques, sociales et culturelles menées dans le pays. Le préfet a également rappelé qu’après le départ des expatriés, plusieurs maires ont dirigé le destin de cette ville dont le  premier, Stéphane Tchichellé? et le dernier Jean François Kando. Stéphane Tchichellé a été secondé par Babigamana Parfait, ensuite c'est Jean Pierre Makouna, qui était suivi de Jean Pierre Tchissambou, Fulgence Milandou, Jean-Baptiste Missamou, Théodore Pambou, Jean-Pierre Thystère Tchicaya, François Luc Makosso et Roland Bouiti Viaudo.

 

Charlem Léa Itoua

Légendes et crédits photo : 

Le préfet de Pointe-Noire, Alexandre Honoré Paka

Notification: 

Non