Seconde zone

La communauté des nations a-t-elle encore le temps de se concentrer sur les défis à relever dans lesquels elle s’était investie avec détermination les années passées ? Il semble que non. Depuis l’éclatement du conflit russo-ukrainien le 24 février dernier, les puissances dont le leadership dans la mise en perspective des solutions pour la survie de l’humanité est indéniable et à la fois controuvé sont sur le pied de guerre.

Parler aujourd’hui de la crise économique mondiale toujours en cours, alerter sur les conséquences du changement climatique, sur la réfraction de la pandémie de covid-19 ou sur la famine dans plusieurs régions de la planète ne fait plus recette. Tentez de vous connecter à internet, lisez la grande presse, allumez votre télévision ou votre radio, vous constaterez que l’actualité la plus traitée porte sur le conflit qui sévit à l’Est de l’Europe.

Ah! Y a-t-il heureusement lieu de mentionner la réunion tenue à Marrakech, au Maroc, le 11 mai, autour de quatre-vingts pays à l’initiative conjointe du royaume chérifien et des États-Unis d’Amérique ? Sur la thématique de la coalition mondiale contre Daesh ou l’État islamique, cette rencontre, la neuvième du genre et la première organisée en terre africaine, replaçait à nouveau la menace terroriste au cœur des enjeux du développement et de la stabilité des nations.

Cette mobilisation contre l’ennemi commun des temps modernes mérite d’être saluée, l’objectif étant de le combattre ensemble. Par principe, quand les grandes questions sont abordées dans un climat de paix globale, les résultats suivent. Mais en raison des tensions actuelles entre les « grands » de ce monde, beaucoup de points de convergence des relations internationales sont rangés en seconde zone. Vite, que les gouvernements rallument les chandelles du dialogue interactif pour le bien de tous.