Débâcle du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo : l’étau se resserre autour de Matata Ponyo

Mardi 17 Mai 2022 - 16:52

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Pour l’Inspection générale des finances (IGF), qui établit la responsabilité personnelle de l’ex-Premier ministre dans le dossier du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo et le cloue ainsi au pilori, celui-ci serait « bien l’auteur intellectuel, matériel et principal de cet échec ainsi que des détournements qui ont eu lieu ».

Dans un communiqué publié le 16 mai, l’IGF s’est une nouvelle et dernière fois, selon elle, exprimée sur le dossier du parc-agro industriel de Bukanga Lonzo dans lequel l’ex-Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, est cité. Notant qu’elle ne peut continuer à communiquer sur ce dossier à ce stade où il est envoyé à la justice, l’IGF relève la responsabilité de l’ancien Premier ministre qu’elle dit être l’auteur intellectuel, matériel et principal de l’échec de ce parc. « L’Inspection générale des finances confirme, par conséquent, que le Projet de parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo est un échec désastreux, qui a coûté à la République plus de 287 millions de dollars américains et que son instigateur, l’ancien Premier ministre Matata Ponyo, est bien l’auteur intellectuel, matériel et principal de cet échec ainsi que des détournements qui ont eu lieu », peut-on lire dans ce communiqué.

Une demande faite par Matata Ponyo lui-même

Pour l’IGF, qui précise que cette mission de contrôle avait été demandée par Matata Ponyo lui-même et non par une quelconque autorité politique ou judiciaire pour être qualifiée d’acharnement, elle « reste convaincue que l’analyse de ce dossier quant au fond ne pourra que confirmer la responsabilité personnelle, pleine et entière, d’Augustin Matata Ponyo dans cette débâcle ».

L’IGF relève, par ailleurs, que la demande de l’ex-Premier ministre était motivée par les accusations lancées à son endroit dans l’opinion ainsi que différents milieux politiques, accusations qui se sont révélées « fondées » et qu’elle a documentées, dans le respect des normes en matière d’audit et de contrôle. Elle indique, dans son communiqué, que les conclusions auxquelles elle a abouti à l’issue de sa mission de contrôle du projet de Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo ont fait l’objet d’une transmission à l’officier du ministère public qui, après enquêtes supplémentaires, avait décidé de prendre en charge ce dossier et de le porter auprès du juge, pour établissement des responsabilités, au vu de la gravité des faits.

Rappelons que la Cour constitutionnelle s’était déclarée, en son temps, incompétente d’ouvrir une quelconque procédure judiciaire à l’encontre de l’ancien Premier ministre sous Kabila.

Avec ce nouveau rebondissement, l’étau se resserre donc de nouveau autour d'Augustin Matata Ponyo, qui venait d’annoncer, avec la création de son parti politique, sa candidature à la présidentielle de 2023. Pour lui, en effet, cette affaire de détournement de fonds alloués au projet du Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo était un dossier monté par le pouvoir pour le contraindre à rejoindre l’Union sacrée de la nation et ainsi limiter ses droits électoraux.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

1- Augustin Matata Ponyo/DR 2- Le communiqué de l'IGF

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