Golfe de Guinée : saisie de deux tonnes de cocaïne

Lundi 6 Juin 2022 - 12:43

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Le task group Jeanne-d’Arc, intégré à l’opération Corymbe de l’armée française, a saisi deux tonnes de cocaïne sur un navire de pêche dans les eaux du golfe de Guinée. Ce qui porte un nouveau coup dur aux trafics illégaux à destination de l’Europe.

Le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Mistral et la frégate type La Fayette (FLF) Courbet, intégrés à l’opération Corymbe, ont été mobilisés durant plus de deux jours dans le cadre d’une opération de lutte contre le narcotrafic. Le groupe Jeanne-d’Arc a localisé un navire suspecté de trafic de stupéfiants dans les eaux du golfe de Guinée. Après une première relocalisation par l’hélicoptère Dauphin du Mistral, déployé pour cette opération sur le Courbet, la mise en œuvre du drone Schiebel (S-100) a permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe pendant plusieurs heures. De nombreux sacs étanches contenant des pains de cocaïne ont été découverts. Cette prise représente deux tonnes de cocaïne pour une valeur supérieure à cinquante millions d’euros, selon les estimations de l’Office antistupéfiants.

 Depuis trente-deux ans, la France déploie un à deux bâtiments en opération Corymbe dans le golfe de Guinée,  particulièrement pour contribuer à la diminution de l’insécurité maritime, en aidant au renforcement des capacités des marines riveraines du golfe et des centres de la structure issue du processus de Yaoundé. Le déploiement de bâtiments français en opération Corymbe complète le dispositif français stationné en Afrique occidentale et constitue le volet maritime des coopérations opérationnelles mises en œuvre par les armées dans le golfe de Guinée. Le conseil de sécurité des Nations unies a récemment pris la résolution destinée à aider les États côtiers de l’Afrique de l’ouest à adopter les lois nécessaires et à poursuivre en justice les pirates. La piraterie est un autre fléau des eaux du golfe de Guinée. Les initiateurs de cette nouvelle résolution sont la Norvège et le Ghana. Les eaux au large de l’Afrique de l’ouest étant considérées comme les plus dangereuses du monde. « La décision du Conseil de sécurité aujourd’hui constitue un pas important dans la lutte contre cette menace », a déclaré la ministre des Affaires étrangères de Norvège, Anniken Huitfeldt.

« Une amélioration de la sécurité maritime dans cette région assurera une croissance économique accrue aux États côtiers tout en contribuant à des conditions de travail plus sûres pour les marins. Le Conseil de sécurité envoie ainsi un signal clair : la sécurité du trafic maritime est d’une importance capitale. Il est primordial que les États membres de l’ONU et les pays de la région appliquent la résolution », a annoncé Anniken Huitfeldt.

Il s’agit de la première résolution visant à lutter contre les actes de piraterie dans le golfe de Guinée depuis dix ans. Ce golfe s'étend sur 6 000 km, du Sénégal au nord à l’Angola au sud. Tous les jours, environ 1 500 bateaux de pêche, navires-citernes et porte-conteneurs croisent dans ces eaux. Cette région est cruciale pour l’acheminement de pétrole, de gaz et de marchandises entre l’Afrique centrale et l’Afrique australe, entre autres.  Les navires et leurs équipages naviguent sous la menace constante d’attaques, de vols et d’enlèvements. Les actes de piraterie nuisent aux exportations, au commerce et aux investissements dans les pays du littoral occidental de l’Afrique. Une étude des Nations unies montre que ces actes coûtent environ deux milliards de dollars par an aux États riverains du golfe de Guinée. S’y ajoute le coût de la baisse des investissements et de l’impact négatif sur le développement économique, qui représente plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Noël Ndong

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