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Le moteur du monde à venir

Samedi 25 Juin 2022 - 17:56

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Tout indique aujourd’hui, en dépit des apparences, que l’Afrique en général et l’Afrique centrale en particulier seront dans les décennies à venir la région la plus convoitée du monde : convoitée non pas comme ce fut le cas à l’époque coloniale lorsque les puissances européennes tentèrent de s’en emparer, mais afin de tirer profit de l’émergence économique qui fera du continent et surtout de l’immense Bassin du Congo l’un des principaux moteurs de la croissance mondiale.

La jeunesse et le dynamisme de la population qui vit dans cette partie de la planète, l’ampleur des ressources naturelles qu’elle détient et qui n’ont pas encore été mises suffisamment en valeur, le rôle décisif à tous égards qu’elle jouera dans la lutte planétaire contre le dérèglement climatique, la diversité des cultures que ses nombreux peuples ont su préserver font que l’Afrique s’imposera tôt ou tard et plutôt tôt que tard comme un acteur incontournable de la scène mondiale à venir.

De ce qui précède ressort l’idée simple selon laquelle l’Afrique et ses différentes composantes doivent, d’une part, se préparer à ce gigantesque bond en avant, d’autre part, s’organiser dès à présent afin de tirer le plus grand profit de son émergence que toutes les grandes puissances – Chine, Etats-Unis, Europe, Inde, Russie – ont déjà inscrite en bonne place dans leur stratégie mondiale. Un mouvement historique qui doit s’organiser sur deux plans que l’on peut ainsi résumer :

° D’abord à l’échelle continentale, c’est-à-dire dans le cadre de l’Union africaine qui regroupe les cinquante-sept pays de la région. Créée au lendemain du vaste mouvement qui avait permis à ces pays de s’affranchir de la tutelle européenne, cette communauté de nations doit maintenant s’adapter à la nouvelle équation stratégique du temps présent.  Une évolution interne qui placera ses institutions au cœur du continent et non plus, comme aujourd’hui, dans l’une de ses zones les plus éloignées – et  soit dit en passant les plus instables – de l’immense espace géographique qu’elle occupe dans la partie sud du globe.

° Ensuite à l’échelle dite « sous-régionale », c’est-à-dire dans le cadre du Bassin du Congo entendu dans son sens le plus large qui inclut la région des Grands Lacs et le golfe de Guinée. Structurée au fil du temps sans véritable stratégie globale, cette partie du continent, qui en est potentiellement la plus riche, doit accélérer le mouvement institutionnel qui permet de rapprocher progressivement les quinze pays la composant. Un mouvement historique qui ne pourra se faire que si, d’une part, les conflits plus ou moins larvés entre ses membres sont résolus et si, d’autre part, la sous-région se dote des organes lui permettant de s’affirmer à l’échelle mondiale comme un acteur incontournable.

Conclusion de tout ce qui précède : nous allons vivre dans les années et les décennies à venir une véritable mutation de la scène mondiale qui verra l’Afrique devenir l’un de ses principaux acteurs, l’un de ses plus puissants moteurs. Mieux vaut pour toutes les nations du continent s’y préparer dès à présent afin d’en tirer les meilleurs bénéfices.

Jean -Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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