Présidentielle de 2023 : Jean-Pierre Lihau recadre sévèrement Martin Fayulu

Jeudi 14 Juillet 2022 - 17:30

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Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, a vécu un début de semaine politiquement très tendu avec des prises de positions contradictoires présageant une chaude campagne électorale en 2023. Martin Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle de 2018, et l’actuel vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, ne se sont pas fait des cadeaux.

La coïncidence a voulu que les deux personnalités se retrouvent en cette période à Kisangani, l’une pour la tenue du congrès de son parti, et l’autre, pour une mission officielle dans le cadre du redressement de l’administration publique. Les discours tenus, de part et d’autre, étaient aux antipodes tout en relevant l’énorme fossé existant entre les deux acteurs politiques en termes d’opinion sur la conduite des affaires de l’Etat. Opposition et majorité étaient, pour ainsi dire, bien représentées par ces deux personnalités qui n’avaient pas leur langue en poche.

Officiellement investi candidat à la présidentielle de 2023, Martin Fayulu, qui a toujours revendiqué la victoire à la présidentielle de 2018, a laissé entendre devant les congressistes de son parti et des boyomais qu’il est prêt à offrir aux Congolais « une vraie perspective de construction d’un Etat tourné vers la paix, la stabilité, le développement et l’avenir prospère ». Le leader de l’Ecidé a promis d’être un président qui protège la République démocratique du Congo contre toutes les tentatives de la détruire. Son mot d’ordre lancé à la population boyomaise était de s’interposer, à travers des actions de rue, contre toute velléité d’un nouveau hold up électoral. « Si d'aventure quelqu'un ose encore voler la victoire en 2023, tu n'auras pas d'autres choix que celui de descendre dans la rue pour la réclamer, la récupérer comme d'autres peuples souverains l'ont fait », a-t-il déclaré.

Se délester des postures antipatriotiques

Ces propos de Martin Fayulu dont le statut revendiqué de « Président élu » est loin de recueillir l’assentiment des Boyomais qui n’ont pas manqué de le lui faire savoir, a créé un tollé général au point de susciter une contre-réaction de la part de Jean-Pierre Lihau, actuel ministre de la Fonction publique dans le gouvernement Sama Lukonde. Ce dernier a fustigé le comportement antipatriotique de certains politiciens qui ne jurent que sur la tenue des élections, en lieu et place de combattre l’agression des armées étrangères dans l’Est du payse. D’où sa dénonciation de certains hommes politiques congolais de posture antipatriotique.

«Nous devons savoir, au-delà de nos divergences, faire bloc pour sauver la patrie face à une agression extérieure. L’unité n’est pas une option, elle est un impératif. La bataille pour l’intégrité de notre pays, nous allons la gagner et personne ne peut diviser les Congolais sur ce point », a-t-il martelé devant les Boyomais rassemblés à l’esplanade de la poste. Faisant focus sur l’unité nationale qui, à ses yeux, constitue un impératif, le ministre Jean-Pierre Lihau a, de ce fait, invité les Congolais à ne pas se laisser influencer et diviser par des politiciens qui n’ont comme seul projet de société que  la conquête du pouvoir. Allusion claire à Martin Fayulu dont la fixation faite sur la présidence est devenue, à la limite, obsessionnelle.     

Aux fonctionnaires, Jean-Pierre Lihau a fait part de son engagement renouvelé à jeter les bases d’une nouvelle administration publique congolaise voulue moderne, intègre et efficace aux fins de jouer tout son rôle dans le développement du pays, conformément à la vision du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi. Quant au leader de l’Ecidé, le congrès a recommandé au bureau national du parti de mettre en place une commission ad hoc pour développer les politiques publiques sectorielles à partir du manifeste de Kisangani et de lancer la campagne « Un dollar pour l’élection de Martin Fayulu ».  

                 

 

Alain Diasso

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