Retombées des événements tragiques de Kasindi : vers une réévaluation du plan de retrait de la Monusco

Mardi 2 Août 2022 - 17:04

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Les événements tragiques survenus récemment au poste frontalier de Kasindi à la suite des manifestations populaires anti-Monusco ayant entraîné mort d’homme n’ont pas laissé indifférent le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui a vite réagi par le biais d’une réunion de crise qu’il a présidée,  le  1er août 2022, à la Cité de l’Union africaine, en sa qualité de commandant suprême des Forces armées de la RDC et de la Police nationale congolaise.  

Il en découle, en termes de résolution, que des instructions ont été données à  l’exécutif national pour « diligenter une réunion avec la Mission onusienne, en vue de réévaluer le plan de son retrait, tel que convenu, en vertu de la résolution 2556 du Conseil de sécurité ». C’est, en tout cas, ce qui ressort du communiqué de presse ayant sanctionné cette réunion hautement stratégique.

Au cours de cette rencontre ayant réuni autour du président de la République les présidents des deux chambres du Parlement, le Premier ministre ainsi que les membres de la commission spéciale du gouvernement dépêchée dernièrement au  Nord-Kivu, il a été principalement question d’auditionner son rapport sur la situation ayant prévalu au Nord et Sud-Kivu consécutive aux récentes manifestations populaires contre la Monusco, lesquelles manifestations ont porté atteinte à la souveraineté de la RDC au poste frontalier de Kasindi.

De l’évaluation générale de la situation qu’elle a faite sur le terrain conformément aux objectifs lui assignés, cette commission spéciale qu’avait conduite le vice- Premier ministre de l’Intérieur, Décentralisation et Sécurité, a eu à dresser le bilan humain de ces « incidents graves et outrageants » survenus au moment où elle était de plain-pied dans ses investigations. Le bilan est lourd, à en croire le rapport de la commission. Il est, en effet, fait état de 36 morts répartis comme suit : 13 à Goma, 13 à Butembo dont 4 casques bleus, 4 à Uvira, 3 à Kanyabayonga et 3 à Kasindi, sans oublier près de 170 blessés dénombrés. 

Eu égard à la tournure dangereuse prise par ces événements sur fond de règlement de compte entre la Monusco et la population qui, sans ambages, ne cesse de réclamer son départ pur et simple, le principe de réévaluation du plan de retrait de la force onusienne de la RDC a donc été acté. Tout en réitérant son appel au calme et exprimé ses vives condoléances aux familles éprouvées, le chef de l‘Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, a aussi fait part de sa totale désapprobation du comportement des casques bleus à la base de ces incidents et de la nécessité de s'assurer que les coupables soient sévèrement sanctionnés.

Le garant de la nation a, par ailleurs, rappelé au secrétaire général de l'ONU que le retrait du M23 de toutes les localités actuellement occupées conformément aux communiqués de Nairobi, à la feuille de route de Luanda et à la déclaration du Conseil de sécurité des Nations unies du 1er juin 2022 est une condition nécessaire à la baisse de la tension.

Alain Diasso

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