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Le vrai visage des kiosques à transaction monétaire

Samedi 6 Août 2022 - 18:28

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A première vue, le commun de mortel a toujours pensé que la multiplication des kiosques à transactions monétaires sur le territoire national participerait réellement à la résolution de la problématique de l’employabilité des jeunes. Non, il n’en est pas question de tout cela, car ce métier n’étant pas règlementé et formalisé, ces jeunes qui sont au comptoir desdits kiosques n’ont que de dérisoires pourcentages qui atteignent à peine 2%.

Et l’on se pose la question suivante : « Comment sont alors calculés les dûs de ceux qui tiennent ces kiosques ? » Réponse : aucune convention ne règlemente ces pourcentages. Ils sont donc laissés à la merci des propriétaires de ces kiosques. « Nous passons des jours entiers dans ces cabines pour rien. Les gens pensent que nous recevons beaucoup d’argent quand ils viennent faire des dépôts ou des retraits. Non, il n’y a rien comme pourcentage. Nous travaillons  pour fuir l’oisiveté, car tout l’argent va aux  propriétaires des kiosques », s’est plaint un jeune.

Alors, il se pose là un vrai problème de la règlementation de ce secteur d’activités qui prend de plus en plus d'ampleur dans le pays. Disons-le clairement, la rémunération du jeune ou de la jeune qui est au comptoir de la cabine téléphonique laisse à désirer. Autrement dit, cette activité, trop ancrée dans l’informel s’apparente à une vraie exploitation de ces jeunes qui n’ont ni salaire, ni un autre quelconque avantage physique. Et pourtant, ils sont bien là dans une activité de la « micro-finance » qu'on le veuille ou non.

Tout en évitant de nous perdre dans le labyrinthe des définitions des spécialistes de la micro-finance, nous pouvons tout simplement dire que toute micro-finance devrait en réalité rechercher le juste équilibre et la protection à la fois des gestionnaires de la micro-finance, c’est-à-dire des propriétaires eux-mêmes et des clients. Quand nous parlons des clients, nous faisons plus allusion à ces jeunes-là, qui sont au comptoir, car leur statut est aléatoire.

Tous ces jeunes disent tout haut une chose qui, à notre humble avis, se contraste avec la réalité, mais ils ont tous raison, disent les spécialistes de cette réalité quelque peu archaïque. « Mieux vaut des retraits que des dépôts dans une cabine téléphonique », car pour des dépôts même de centaine de mille, rarement sont ceux qui ont un pourcentage même de 2%, triste réalité mais très écœurant à entendre cela de la bouche de ces jeunes.

 La petite famille d'un jeune, chef de famille, qui se rend dans un kiosque à transaction monétaire chaque matin, peut penser qu'il a un salaire chaque fin du mois, alors qu'il n’en est pas question. Et pendant ce temps, chaque jour des transactions monétaires se font.  Et à une moindre incompréhension, le jeune  au comptoir du kiosque est vite remplacé. Il devient urgent que les autorités chargées des questions financières regardent de très près cette question des kiosques à transactions financières, car ce secteur n’étant pas règlementé, des jeunes qui y travaillent vivent un vrai calvaire.

Affaire à suivre !

Faustin Akono   

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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