Assemblée nationale : Jean-Marc Kabund refuse de répondre à l’invitation de Christophe Mboso

Lundi 8 Août 2022 - 16:31

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le député ne se dit pas prêt à «  accompagner le bureau de la chambre basse du Parlement dans une forfaiture qui s’apparente à une messe noire déjà dite » consistant à le museler.

Le député national et ex-vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund, a refusé de répondre à l’invitation lui lancée par le président de la chambre basse du Parlement congolais, Christophe Mboso, afin d’être attendu en rapport avec l’affaire le concernant et pendante devant la justice. « Je ne saurais (vous) accompagner dans une forfaiture qui s’apparente à une messe noire déjà dite consistant à me museler », a réagi Jean-Marc Kabund.

Ce député national, qui dénonce la violation de manière spectaculaire de ses droits en tant qu’élu du peuple, fustige également la précipitation avec laquelle le bureau conduit par Christophe Mboso traite ce dossier qui le concerne. « Le bureau ne devra pas statuer précipitamment sur la demande d’autorisation des poursuites et de la levée de mes immunités aussi longtemps que l’instruction judiciaire est en cours », a fait savoir Jean-Marc Kabund.

Kabund déjoue le piège de Mboso

Le président de la chambre basse du Parlement attendait le député Kabund, le lundi 8 août. Dans une nouvelle invitation adressée le week-end dernier à Jean-Marc Kabund, Christophe Mboso l’avait invité à se présenter dans la salle de conférences des présidents au Palais du peuple, accompagné d’un ou deux de leurs collègues députés ou de ses avocats. Cet échange devrait tourner autour de l’examen de la requête du procureur général près la Cour de cassation qui sollicite la levée des immunités de cet élu du Mont-Amba.

Pour Jean-Marc Kabund, qui remonte les brettelles au président de son institution, le Parquet général près la Cour de cassation n’a pas encore clôturé l’instruction judiciaire ouverte à la suite de l’autorisation d’instruction  lui accordée par le bureau de l’Assemblée nationale. Pour l’ex-vice-président de l’Assemblée nationale, le Parquet général près la Cour de cassation n’est pas encore suffisamment éclairé sur les infractions, qui ne sont, par ailleurs, pas cristallisées. Jean-Marc Kabund reproche, en outre, à Christophe Mboso d’avoir refusé de lui transmettre le réquisitoire du procureur général. Pour lui, ce document lui aurait permis de mieux préparer sa défense devant le bureau de l’Assemblée nationale. Et de noter que ce refus est contraire à la pratique parlementaire et viole le règlement intérieur de l’organe délibérant. « Il ne vous est donc pas demandé d’être dans la peau du procureur général mais de tenir compte que l’instruction judiciaire se poursuit et que c’est à tort d’évoquer l’article 151, alinéa 2 de la Constitution », a dit Kabund dans une lettre adressée à Christophe Mboso.

Il est rappelé que Jean-Marc Kabund s’est déjà présenté à deux reprises au parquet près la Cour de cassation pour être auditionné. Le 28 juillet, il avait été auditionné mais, le 2 août, il n’avait pas été auditionné à la suite à l’absence du procureur. Cette audition a, à l’issue de ce raté, été renvoyée au 9 août prochain.  Jean-Marc Kabund est poursuivi pour outrage au chef de l’Etat, imputations dommageables et injures publiques, suite aux propos tenus lors de sa conférence de presse du lundi 18 juillet dernier, au cours de laquelle il avait notamment annoncé la création de son parti politique, l’Alliance pour le changement, et son entrée officielle dans l’opposition à Félix Tshisekedi.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Jean-Marc Kabund au Palais du peuple/DR

Notification: 

Non