Portrait : François Richer « C’est pas l’homme qui prend la mer » !

Vendredi 12 Août 2022 - 16:20

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Cap sur Pointe-Noire où François Richer, grand spécialiste de toutes les pêches, fin cuisinier et installé au Congo depuis 10 ans, flirte depuis toujours avec les océans.  Comme dit la chanson : « C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme » 

Il est né en France en 1969, dans une petite commune d’à peine 20 000 habitants appelée Saint Lô au cœur de la région de Normandie. François Richer a grandi dans un milieu modeste, entre une mère au foyer et un père employé aux PTT (Postes et télécommunications) dont il a gardé l’uniforme bleu  de nuit.  « Cette veste de facteur, j’y tiens, elle est vintage, presque collector, c’est un souvenir d’enfance du temps où j’ai commencé la pêche avec mon père dans les marais du Cotentin. On y pêchait le brochet et la perche, deux poissons carnassiers d’eau douce. L’amour de la pêche m’est venu de cette époque de l’enfance », s'est-il souvenu.  Comme hameçonné à cet amour de la pêche, François désertera une école qu’il n’aime que trop peu pour s’embarquer dès l’âge de 17 ans sur un caseyeur bulotier au port de Granville.  L’ancre est levée, voilà François devenu matelot à pêcher ces mollusques marins qu’on appelle bulots. « C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme »,  chantait Renaud. 

François aime bien Renaud. Il aime aussi les chansons de marins qu’il connaît sur le bout de ses doigts qui se frottent au sel des océans car, de Granville à la Baie de Pointe-Noire, c’est une longue histoire.  C’est d’abord, à l’est du Cotentin, un autre bateau, « Le Laëtitia », la pêche à la drague ou au chalut et les coquilles Saint-Jacques, très recherchées par les gastronomes. « Il y a eu une rencontre formidable avec un homme hors du commun, Jean Paul, avec qui je pêchais la seiche au-delà des côtes et qui m’aura transmis toutes les valeurs de la pêche et le respect de l’environnement. Dans un métier qui te ne fait pas vraiment de cadeaux, je peux dire que lui c’était un bonhomme », a souligné François.   Et d’ajouter : « Quand Jean Paul est décédé, j’ai acheté plus tard mon propre bateau, un doris qui est une embarcation en bois et à fond plat, je pêchais le bar à la canne. Par la suite, j’ai enchaîné avec un bateau plus grand, l’Euréka, pour pêcher les coquilles Saint-Jacques, les raies blanches, les soles, je les revendais moi-même en direct, à la criée ou sur les marchés. De temps en temps, j’allais aussi aux huitres ».

 Il y aura d’autres bateaux, le Karentez coulé dans l’archipel anglo-normand des Ecréhous, le Formule 1, le Steven, des bateaux toujours de plus en plus grands et quelques rêves à la fin qui dérivent au large. « Mon dernier bateau et moi, ça matchait pas trop, il n’était pas assez performant alors j’ai ouvert une parenthèse et je me suis engagé sur les navires des Abeilles, spécialisés dans le remorquage et le sauvetage en haute mer », a lâché François.  Mais l’amour de la pêche est le plus fort. Cap sur d’autres horizons, l’Ecosse et la mer du nord ou encore Terre Neuve, au Canada, pour la pêche dans les grands fonds, avec parfois des creux de 12 mètres, des vents à 60 nœuds et où la température fait - 40°. « Ce fut d’autres expériences, rudes et magnifiques, avec des paysages d’une autre dimension où j’ai pêché le pétoncle géant ou encore le concombre des mers très prisé par les Asiatiques », s'est illuminé François désormais installé au Congo depuis 10 ans. En dehors de son travail sur un crew boat pour Total Energies, François s’adonne forcément, et dès qu’il peut, à la pêche. De sa passion, il en a fait presque une véritable encyclopédie !  Alors ? Du poisson au menu ? « Ici, à Pointe-Noire, j’avoue une préférence pour le bar »,  a conclu ce presque ichtyologue !

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

François Richer exhibant un poisson /DR

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