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Révolutionnaire

Lundi 29 Août 2022 - 0:54

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L’époque est révolue, cela s’entend. Dans les années des indépendances africaines le mot révolutionnaire était tout simplement magique. Il traduisait la volonté farouche des peuples soumis de retrouver leur identité et donner du sens à leur existence. Une race de dirigeants fabriqués par ces périodes troubles vit le jour partout dans le monde.

En Afrique, cela va sans dire, les révolutions eurent leur lot de succès et de déboires, les pays pris dans ces tourmentes ayant aussi expérimenté une exacerbation des contradictions internes dont avaient pu profiter les puissances désireuses de perpétuer leur domination.

L’Angola faisait partie de ces pays dits de la ligne de front autour desquels les luttes de libération symbolisaient ce qui est écrit plus haut : une indépendance arrachée à l’occupant au prix de fractures internes aux conséquences très lourdes. Porté en terre dimanche 28 août, jour de ses 80 ans posthumes, Jose Eduardo dos Santos était de ces dirigeants veillant inlassablement sur la destinée de leurs pays menacés d’éclatement.

La guerre civile angolaise a duré un peu plus d’un quart de siècle. Successeur du père de l’indépendance Antonio Agostinho Neto en 1979, Dos Santos prit la suite de ce conflit fratricide jusqu’en 2002. Cette année-là vit la disparition tragique de Jonas Malheiro Savimbi, le leader du principal mouvement rebelle, l’Union nationale pour l'indépendance totale de l’Angola- Unita.

Quand aboutirent, en 1988, au Congo, les historiques négociations de paix en faveur de l’Afrique australe, le chemin vers l’indépendance de la Namibie et la libération de Nelson Mandela en fut tracé. La révolution battait alors son plein sur le continent et les révolutionnaires s’affichaient tels quels.

De Brazzaville à Luanda, de Cotonou à Alger, de Maputo à Addis-Abeba, de Lusaka à Harare, de Dar es Salam à Kinshasa (comprenez pour ce qui est de la capitale de l’ex-Zaïre qu’il y a eu le Mouvement populaire de la révolution), du milieu des années 60 à la fin des années 80, les trouvailles révolutionnaires ne manquaient pas d’allants.

Riche de ses rebondissements l’histoire de l’Afrique, du moins son pan révolutionnaire, est aussi riche des figures qui l’ont marquée. Pays par pays, peuple par peuple, génération par génération. Les historiens en écriront sans doute de belles pages.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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