A cœur ouvert : mère amère

Vendredi 23 Septembre 2022 - 14:48

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

« Honore ton père et ta mère afin que tes jours soient multipliés sur la terre ». Des relations filiales les plus complexes mais aussi des plus intéressantes, la relation mère-fille est celle qui peut être source de toutes les joies mais aussi de tous les malheurs.  

Miroir de sa mère, cœur de son père, sur un terrain où le complexe d’Œdipe est souvent mal vécu dans des familles divisées, tirées en élastique, recomposées et décomposées, la relation mère-fille se peut être une relation de la plus merveilleuse des complicités ou à l’opposé une rivalité jamais pensée sur un lit de frustrations dues au père absent, au conjoint démissionnaire…

Le père se doit de trouver sa place dans le duo mère-fille, en aisance, par la grâce ou s’il le faut par la force et par le feu. Porteuse et couveuse de la vie, la femme, future mère, se voit souvent « propriétaire » et seule garante de la vie et du devenir d’un enfant, plus encore s’il s’agit d’une fille. Possessive et castratrice, elle met le père hors-jeu dès les premières années de vie de l’enfant, au nom de la sacro-sainte loi de la maternité…

Les mères amères ne le sont pas par le fait du hasard. Une enfance traumatique, marquée elle aussi par l’absence d’un père, de son amour et de sa protection, de limites posées et par la fermeté masculine respectées, autant que le manque de la chaleur amoureuse d’une mère qui instruit à la fois sur la féminité mais aussi sur la maternité…

Foncièrement victimes de leur passé, de leur histoire, les mères amères sont des bourreaux sévères auprès desquelles la vie manque d’oxygène. Elles contrôlent tout, dirigent au doigt et à l’œil la vie de leurs filles, contraignent leurs études, leurs mariages, leurs réseaux, leur image et même leurs façons de penser…

Loin d’une éducation bienveillante, les mères amères privent leurs filles de leur identité même et vivent au travers elle la vie qu’elles n’ont pas eu la grâce de connaître à cause de l’expérience qui était la leur. On ne guérit pas une mère amère, on s’accorde le droit et le devoir d’exister par soi et pour soi, loin d’elle.

Princilia Pérès

Notification: 

Non