Agro alimentation : flambée du prix de l’huile de palme

Jeudi 29 Septembre 2022 - 12:30

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Les prix de certains produits de première nécessité, notamment l'huile de palme, viennent de connaître une hausse spectaculaire. Comme cause principale, la guerre en Ukraine pour expliquer les raisons de cette flambée.

Pour certains, il s’agit là d’un prétexte. C’est le cas du Gabon, exportateur d’huile de palme raffinée. En effet, ces cinq dernières années, la production d’huile gabonaise est en augmentation constante. En 2021, elle a atteint le chiffre record de près de 450 000 tonnes. Mais les consommateurs se plaignent de la spéculation qui se remarque depuis un certain temps sur le prix de l'huile locale. Ce qui a fait réagir le ministère gabonais du Commerce, qui a publié un communiqué mettant en garde les opérateurs économiques qui entretiendraient une pénurie factice pour contraindre les acheteurs à accepter une hausse des prix. Le gouvernement envisage de prendre des mesures de contrôle afin « de sanctionner sévèrement tous les contrevenants dans le but de préserver le pouvoir d’achat des ménages ». 

C’est également le cas au Cameroun voisin. En effet, depuis fin février dernier, le prix de l'huile de palme est en hausse constante. Selon le professeur d'économie à l'université de Yaoundé, Bienvenu Akono,  « Les agents économiques ont très souvent un comportement opportuniste. Du simple fait qu'ils ont observé que les prix ont augmenté sur presque l'ensemble des biens de première nécessité, mécaniquement, même ceux qui ne sont pas concernés par cette guerre vont chercher à tirer avantage de cette situation ».

Une sécurité délétère responsable de la situation

Alors que certains profitent du conflit au Ukraine pour augmenter le prix de l’huile de palme, d’autres se servent de l’insécurité pour les mêmes raisons. C’est le cas au Mali, un pays dont une partie du territoire est sous le contrôle des forces jihadistes. Les commerçants importent l'huile de palme de Guinée et fixent les prix à leur avantage. Le professeur d’économie à l’université de Bamako déplore l’inaction du gouvernement de transition. Il note l’absence de mesures de la part du gouvernement, et la situation monopolistique de la denrée, un produit de première nécessité contrôlé « par trois commerçants », chargés d’importer l’huile de palme et de fixer « le prix qu’ils veulent ». Il appelle l’Etat à mettre un terme à de tel comportement, plaidant pour « une certaine marge qui ne doit pas être dépassée par les grossistes et les détaillants  ».

En République démocratique du Congo, ce sont les coûts du transport maritime et le manque d’intrants agricoles pour soutenir la production locale qui sont accusés d'être responsables de la hausse du prix de l’huile de palme.

Noël Ndong

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