Guinée Conakry : ouverture du procès du massacre du 28 septembre 2009

Jeudi 29 Septembre 2022 - 13:45

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Attendu depuis treize ans, le procès du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée a débuté le 28 septembre 2022 au tribunal de Dixinn (délocalisé à la Cour d’appel), dans la capitale Conakry.

La première journée a été marquée par la cérémonie d’inauguration des locaux devant abriter le procès, en présence du garde des Sceaux, ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright,  du ministre directeur de cabinet de la présidence de la République, Djiba Diakité, et plusieurs autorités civiles et militaires.

Dès l’ouverture du procès, il a été signifié aux douze accusés, dont l’ancien président, le capitaine Moussa Dadis Camara, des faits présumés de meurtres, assassinats, viols, pillages, incendies volontaires, vol à main armée, coups et blessures volontaires, outrage à agent de la force publique, tortures, enlèvement et séquestration, non-assistance à personne en danger, violences sexuelles, attentats à la pudeur, détention illégale de matériel de guerre de première catégorie et complicité de ces infractions. A l’issue de cette première journée, les audiences ont été renvoyées au 4 octobre prochain pour la continuation des débats.

En séjour à Conakry pour prendre part à l’ouverture du procès, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a salué la volonté des autorités guinéennes d’organiser un procès tant attendu. « C’est une grande joie, le procès va enfin se tenir. C’est une volonté à saluer », a dit Karim Khan.

La représentante spéciale du secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Pramila Patten, a indiqué que « la Guinée devrait sortir grandie de cet événement et prouver au monde qu’elle a été capable, à travers ses instances judiciaires nationales, de juger les responsables de ces crimes dans le cadre d’une souveraineté judiciaire accomplie ».

Le procureur de la Crief, Aly Touré, a exprimé sa joie de voir des magistrats guinéens organiser ce procès. Il a affirmé: « La CPI a longtemps lorgné notre pays par rapport à sa capacité d’organiser ce procès. Mais nous, on n’a pas douté une seconde de la capacité de la justice guinéenne à tenir ce procès. »

Les partenaires internationaux de la Guinée ont exprimé leur satisfaction quant à l’ouverture de ce procès. Dans une déclaration, les membres du G5 composé des ambassades des États-Unis d’Amérique et de France, ainsi que les délégations de l’Union européenne, de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest, et la représentation des Nations unies avec l’appui de l’ambassade du Royaume-Uni ont salué l’ouverture du procès et dit leur attachement à un procès équitable, tout en exprimant leurs plus sincères condoléances aux victimes et à leurs familles, « qui méritent que justice soit rendue sans plus tarder ».

Yvette Reine Nzaba

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