Burkina Faso : Paul-Henri Sandaogo Damiba destitué

Samedi 1 Octobre 2022 - 14:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Moins d’une année après avoir chassé le président Roch Marc Christian Kaboré par les armes, le 22 janvier dernier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a été renversé lui aussi, le 30 septembre, par le capitaine Ibrahim Traoré qui prend désormais la tête du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).

« Le lieutenant-colonel Damiba est démis de ses fonctions de président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), organe dirigeant de la junte », ont déclaré les militaires dans un communiqué conjoint, avant de préciser que suite à ce mouvement, le gouvernement, la charte de transition et l’Assemblée nationale sont dissouts, les frontières du pays sont désormais fermées et un couvre-feu est instauré de 21 heures à 5 heures du matin.  

Le nouvel homme fort du Burkina Faso était jusque-là commandant du régiment d’artillerie de Kaya, la première région militaire, située à une centaine de kilomètres de la capitale. Il hérite d'une situation sécuritaire difficile, marquée par des attaques des groupes armés qui les multiplient au sein de la force publique, mais aussi de la population.

D'après les auteurs de ce coup d’Etat, leur mouvement fait suite à un constat selon lequel  le pays était en proie à une dégradation continue de la situation sécuritaire depuis que le chef de la junte, Paul-Henri Sandaogo Damiba, était au pouvoir.

« Constatant que le pays est toujours plongé dans une insécurité accrue, nous avons décidé de prendre nos responsabilités, des responsabilités qui seront animées d'un seul idéal, notamment la restauration de la sécurité et l'intégrité de notre territoire », ont déclaré les auteurs du putsch. Ils ont spécifié que leur idéal commun de départ a été trahi par leur leader, en qui ils avaient placé toute leur confiance. Loin de libérer les territoires occupés, les zones jadis paisibles sont passées sous contrôle terroriste.

Par ailleurs, les putschistes ont promis de convoquer incessamment les forces vives de la nation, afin de désigner un nouveau président du Burkina Faso qui sera un civil ou un militaire.

La Cédéao et l’UA condamnent le putsch

S'estimant lésés par cet acte, les pays membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) et ceux de l’Union africaine (UA) ont fait des déclarations.

« Nous condamnons avec la plus grande fermeté la prise de pouvoir par la force qui vient de s'opérer. Nous trouvons inopportun ce nouveau coup de force au moment où des progrès ont été réalisés pour un retour à l'ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 », a déploré la Cédéao, indiquant que le Burkina Faso est suspendu de ses instances.  

Pour manifester également son désarroi, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a déclaré: « Le changement inconstitutionnel de gouvernement au Burkina Faso, après le putsch militaire qui a chassé du pouvoir le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, nous conduit à appeler les militaires à stopper immédiatement et totalement tout acte de violences ou menaces contre la population civile et à restaurer l’ordre constitutionnel au plus tard au mois de juillet 2023 », a précisé Moussa Faki Mahamat.        

De son côté, l'Union européenne a exprimé aussi ses inquiétudes sur la situation sécuritaire dans le pays, sans oublier les États-Unis qui se sont dits aussi extrêmement inquiets, par ce qui prévaut à Ouagadougou. Pour ce faire, ils ont appelé leurs citoyens à limiter leurs déplacements. « Nous appelons à un retour au calme et à la retenue de la part de toutes les parties », ont-ils déclaré.

Rock Ngassakys

Notification: 

Non