Ecosystèmes : les pays d’Afrique et d’Eurasie s’engagent à protéger plus de 255 espèces d’oiseaux migrateurs

Vendredi 14 Octobre 2022 - 12:48

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La huitième réunion des parties (MOP8) à l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (Aewa), qui s’est tenue à la fin du mois de septembre à Budapest, en Hongrie, sur le thème « Renforcer la conservation des voies de migration dans un monde en mutation », s’est achevée avec l’adoption de seize résolutions et de nouvelles lignes directrices visant à améliorer l’état de conservation de 255 oiseaux d’eau migrateurs inscrits sur la liste du traité soutenu par les Nations unies. Les espèces couvertes par l’Aewa comprennent des espèces emblématiques telles que la Cigogne blanche, la Bernache à courroux et la Grue couronnée.

Les décisions ont été prises quelques jours seulement après la publication d’un nouveau rapport important avertissant que la moitié des espèces d'oiseaux du monde est en déclin et qu’une espèce sur huit est menacée d’extinction. Grâce aux engagements pris par la MOP, les pays situés le long de la voie de migration d’Afrique-Eurasie reconnaissent que la mise en œuvre de l’Aewa aux niveaux national et régional permet non seulement de protéger les oiseaux d'eau, mais aussi de contribuer de manière significative à la lutte contre la triple crise environnementale qu’est la perte de biodiversité, le changement climatique et la pollution. L'amélioration de la gestion des zones humides et des autres habitats dont dépendent les oiseaux d'eau est un élément essentiel du maintien d'écosystèmes sains, nécessaires au maintien des communautés humaines dans toutes les parties de la voie de migration.

« Malgré la crise économique actuelle, nous avons vu les pays se réunir ici à Budapest pour renforcer la capacité de l'Accord à coordonner les mesures de conservation entre les pays tout au long de la voie de migration, s'étend du haut Arctique à l’extrémité sud de l'Afrique et, à l’est, à la péninsule arabique et l’Asie occidentale. Les ressources supplémentaires fournies à l’Aewa seront consacrées à la coordination des plans d’action par espèce, ainsi qu'au renforcement de la conservation des oiseaux d'eau de manière plus générale sur le continent africain », a déclaré Jacques Trouvilliez, secrétaire exécutif de l’Accord.

La MOP8 de l’Aewa était la première grande réunion intergouvernementale sur la conservation de la nature accueillie par la Hongrie. Plus de 200 personnes y ont participé, dont des délégués de 45 parties contractantes, 50 représentants de pays non-parties, des organisations intergouvernementales et non gouvernementales ainsi que de nombreux experts nationaux et internationaux.

« Les efforts d'un seul pays ne suffisent pas à protéger les oiseaux d'eau car, ils sont exposés à de nombreuses menaces au cours de leur migration. Nous ne pouvons les protéger correctement que si tous les pays situés le long de leurs itinéraires de migration disposent des instruments réglementaires et des mesures juridiques nécessaires pour garantir qu'ils trouvent des habitats et des zones d'alimentation adéquats. Il est également important que ces mesures soient coordonnées. Et cela est impensable sans coopération internationale », a déclaré le Dr Zsolt Semjén, vice-Premier ministre hongrois, lors de l’ouverture de la réunion.

Au cours de la réunion de quatre jours, les délégués ont examiné un certain nombre de rapports, notamment le dernier rapport sur l’état de conservation des espèces inscrites à l’accord, publié en 2021. Celui-ci a montré qu’un pourcentage alarmant de 43 % de la population d'oiseaux d'eau de l’Aewa est en déclin à long terme et que trente-trois espèces de l'Aewa sont globalement menacées d’extinction.

Parmi les décisions prises par la MOP de l'Aewa à Budapest, figure l'adoption d'un nouveau Plan d'action international pour l’Eider à duvet, une espèce de canard de mer en déclin couverte par le traité. Cette adoption porte le total à trente et un plans d’action ou de gestion parmi les outils les plus puissants pour inverser le déclin de la population, lorsqu'ils sont mis en œuvre au niveau de la voie de migration.

Cette réunion été marquée par d’autres points forts, dont un total de quinze événements parallèles, la présentation des Prix de l’Aewa pour la conservation des oiseaux d’eau à Hichem Azafzaf (Tunisie) dans la catégorie individuelle et à « BirdLife », en Afrique du Sud, dans la catégorie institutionnelle, ainsi que la reconnaissance de la Commission européenne en tant que « Champion plus », dans le cadre du Programme des champions des espèces migratrices pour son soutien généreux et son engagement envers l’initiative africaine de l’Aewa.

Rappelons que l’Aewa est un traité intergouvernemental consacré à la conservation des oiseaux d’eau migrateurs qui empruntent la voie de migration d’Afrique-Eurasie. L’accord couvre 255 espèces d'oiseaux dépendant écologiquement des zones humides pour au moins une partie de leur cycle annuel.

Avec l’adhésion du Cameroun en tant que partie à l’Aewa en ce mois d’octobre, un total de 82 pays et l’Union européenne auront signé le traité environnemental, dont l'aire de répartition géographique couvre 119 pays à travers l’Afrique, l’Europe, le Moyen-Orient, l’Asie centrale, le Groenland et l’archipel canadien.

 

 

Boris Kharl Ebaka

Légendes et crédits photo : 

Des oiseaux migrateurs/DR

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