Guerre à l’Est : pas de recours aux mercenaires russes

Vendredi 21 Octobre 2022 - 14:52

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Lors de son récent passage à Londres, en Angleterre, le président Félix Tshisekedi a eu à recadrer certaines allégations faisant état d’un éventuel recours de la République démocratique du Congo (RDC) aux mercenaires russes pour venir à bout des rebelles du M23.

 L'option de recourir aux mercenaires russes n’a jamais effleuré l’esprit du numéro Un congolais, à en croire ses propos tenus lors d’une interview accordée à Roula Khalaf et David Pilling de "Financial Times pour l’Afrique", en marge de sa participation au « FT africa Summit ».  Il s’agit là d’une piste à écarter d’autant plus que la RDC a une armée capable d’une telle performance. Telle est, en tout cas, la substance du discours tenu par le président congolais par rapport à une certaine opinion qui le créditait d’une dépendance vis-à-vis des mercenaires de tous bords pour résoudre l’équation sécuritaire de l’Est.

Selon Félix Tshisekedi, la RDC va s’appuyer sur sa propre armée pour combattre les milices et autres groupes armés qui empestent sa partie Est. Si les diplomates occidentaux basés en Afrique ont, pour la plupart, exprimé leur inquiétude quant à un éventuel déploiement des forces Wagner (une société militaire privée fondée par Yevgeny Prigozhin, un allié du président russe Vladimir Poutine) au Congo, leur souhait s’était heurté à l’opposition du chef de l’Etat congolais qui préfère privilégier l’armée nationale en qui il a renouvelé sa confiance. Le garant de la nation reste convaincu que les Forces armées de la RDC vont monter en puissance avec, à la clé, un renforcement du système sécuritaire et une augmentation des capacités de défense et de sécurité. En lieu et place d’un recours aux mercenaires, il a indiqué que le pays va plutôt s’appuyer sur ses partenaires traditionnels habituels dont la Belgique, ancienne puissance coloniale pour former, renforcer les capacités des Forces armées de la République démocratique du Congo.

« Je sais que c'est à la mode maintenant  (…) mais non, nous n'avons pas besoin d'utiliser des mercenaires », a déclaré le président de la République, mettant en sourdine la piste Wagner Group accusé, sous peu, de violations des droits de l'homme au Mali et en Centrafrique, pays frontalier de la RDC où il a fourni des mercenaires.

Cette prise de position n’empêche toutefois pas la RDC de continuer à entretenir un dialogue ouvert avec la Russie. « Nous sommes un pays indépendant, respectueux des conventions internationales et, croyez-moi, nous n'avons pas de [mercenaires russes]. Nous n'allons pas utiliser une milice pour soutenir nos actions », a dit Félix Tshisekedi, tout en soulignant qu'Emmanuel Macron, le président français, avait maintenu le contact avec Poutine après l'invasion de l'Ukraine par Moscou.

Promouvoir l’économie congolaise

Au-delà de l’aspect purement sécuritaire, le chef de l’Etat congolais se dit déterminé à poursuivre les projets de développement économique dans les provinces touchées. Son engagement à relancer l’économie de son pays, nonobstant les vicissitudes de l’Est, n’a jamais été écorné. D’où le développement du barrage d'Inga, bloqué depuis longtemps et susceptible de répondre à la plupart des besoins énergétiques de la RDC et de certains de ses voisins, qui fait partie de ses priorités.

Il s’est dit favorable à la rupture du vieux schéma datant de plusieurs années dans lequel la RDC a exporté des matières premières pour les transformer ailleurs. « Je ne veux plus que notre pays soit simplement une terre d'extraction. Nous devons absolument nous transformer. Nous sommes en train de favoriser de nombreux partenariats avec des investisseurs qui voudraient venir nous renforcer dans ces capacités », a indiqué le président Félix Tshisekedi.   

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le président Félix Tshisekedi

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