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Et la grande Histoire revint …

Samedi 12 Novembre 2022 - 16:30

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La commémoration, vendredi, de la fin de la Première Guerre mondiale qui opposa l’Allemagne à la France et à de nombreux pays européens, causant la mort de millions d’êtres humains et des blessures qui ne se sont jamais refermées en dépit des apparences, est venue très opportunément rappeler que le pire peut toujours sortir de l’affrontement direct ou indirect des grandes puissances. Elle a lancé un  nouvel avertissement à celles et ceux qui croient naïvement que l’homme du vingt-et-unième siècle est plus sage que celui du vingtième.

Ce qui se passe actuellement sur le Vieux continent avec la guerre en Ukraine, le retrait brutal de l’Angleterre de l’Union européenne, la réapparition de l’extrême droite à la tête de l’Italie, la montée des tensions entre l’Allemagne et la France sur les questions de défense démontre sans le moindre doute que loin de renforcer l’unité régionale esquissée par les Pères de l’Europe au sortir du deuxième conflit mondial, le temps présent voit réapparaître les divergences d’antan. Et que, de ce fait, la plus grande attention doit être portée à ces divergences dont le pire, n’en doutons pas, pourrait à nouveau sortir à plus ou moins brève échéance.

Nous sommes bien conscients que de telles réflexions nous vaudront de sévères critiques dans le milieu diplomatique, mais l’Histoire, la grande Histoire est là pour démontrer que l’homme ne sait toujours pas gérer ses mauvais instincts. Nous en avons eu la preuve dans le siècle précédent lorsque la Deuxième Guerre mondiale a dressé l’un contre l’autre l’Allemagne et la France deux décennies à peine après que la Première Guerre mondiale a causé la mort de millions d’êtres humains. Et nous l’aurons de nouveau si les gouvernants de ce temps ne prennent pas la juste mesure des risques que génère leur égoïsme.

Cette remarque est d’autant plus juste que les progrès technologiques faits dans les quatre dernières décennies ont accru, de façon considérable, la capacité de destruction massive dont disposent les « grands ». Et que les puissances comme la Russie n’hésitent pas à brandir officiellement la menace de l’emploi d’armes nucléaires tactiques ou stratégiques afin d’imposer leur loi. Pour dire les choses de façon encore plus brutale, les avancées scientifiques remarquables ainsi réalisées, loin de renforcer la paix entre les nations, ne cessent d’aggraver le risque de conflits dévastateurs.

C’est pourquoi la commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale provoquée par l’Europe, il y a un siècle,  dépasse de très loin les peuples européens et doit conduire à une réflexion générale sur la préservation de la paix. L’Afrique le sait mieux que quiconque dont les peuples, alors colonisés, ont payé au prix fort la folie des Européens. Une folie qu’il importe au plus haut point de rappeler comme le font à juste titre aujourd’hui les villes du nord de la France telles que Verquin où reposent les victimes africaines du deuxième conflit mondial.

Jean -Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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