Interview. Enock Akoueté: « La sape est un mode de vie qui se traduit par un code vestimentaire »

Vendredi 25 Novembre 2022 - 11:33

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Habilleur et sapeur authentique depuis sa tendre enfance, Enock Akouete Rolna Junior s’identifie et se définit comme le plus jeune entrepreneur dans le secteur du vestimentaire et de la mode au Congo. Passionné de la sape, il en a fait son second métier, matérialisant son rêve en ouvrant aujourd’hui, à l’âge de 19 ans, sa propre boutique d’habillement, qu’il a officiellement inaugurée le 20 juillet dernier. Entretien.

 

 

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Quel est l’intérêt pour vous à entreprendre dans le secteur vestimentaire ?

Enock Akouete (E.A.) : C’est grâce à la sape que je suis entrepreneur dans le secteur de l’habillement. J’ai été déclaré comme le plus jeune sapeur congolais.  Ouvrir une boutique dans ce secteur est une révélation de Dieu, qui m’a parlé dans un songe. Aujourd’hui, mon rêve le plus fou est réalisé et j’en suis fier.

L.D.B.C.: Comment définissez-vous alors la sape ?

E.A.: La sape est un mode de vie qui se traduit par un code vestimentaire parce que le sapeur est avant tout animé par un besoin de paraître. Il est tiré à quatre épingles et vit la sape comme une passion qui guide sa vie.

L.D.B.C.: Peut-on connaître le chemin que vous avez parcouru pour en arriver là où vous êtes aujourd’hui ?

E.A.: Le chemin a été long et difficile. Par la force de Dieu, je me suis dévoué et par ambition je me suis lancé totalement. Ce qui est bien c’est que je n’ai pas eu une subvention de quelqu’un pour m’aider dans mon affaire et dans mes activités. J’ai commencé avec la vente des parfums  que je proposais à mes clients, ensuite, l’épargne que j’avais me permettait de commencer avec un costume et après, je gérais les bénéfices grâce  auxquels J’ai  pu installer ma boutique. Ma première vente de costume  a eu lieu le 15 octobre 2022.

L.D.B.C.: Si vous n’étiez pas habilleur et sapeur, qui seriez-vous ?

E.A.: Depuis l’école primaire, je disais que je serai comptable. J’ai pu avoir mon baccalauréat en comptabilité et mon but était de devenir expert-comptable. Mais je ne me vois pas travailler pour quelqu’un au détriment de mes entreprises. Je vais préparer ma licence et  mon BTS  en comptabilité pour mieux gérer mon entreprise.

L.D.B.C: Quel est le profil des personnes qui font appel à vos services ?

E.A.: Je me suis lancé le défi d’habiller les grandes personnalités et J’ai toujours demandé à Dieu de créer des issues pour pouvoir les rencontrer. Aujourd’hui, j’habille des présidents directeurs généraux des entreprises, des directeurs généraux, des inspecteurs et des ministres. J’habille tout type de personnes et mon carnet d’adresses est riche.

L.D.B.C.: Pensez-vous faire des émules parmi la jeunesse ?

E.A.: Certains jeunes ne réalisent pas que l’habillement compte beaucoupLa preuve, nous voyons des bébés noirs, des gens qui s’abrutissent, et cela fait très mal. Personnellement, je me démarque dans ma façon de faire les choses. Le respect commence par l’apparence et, si aujourd’hui je côtoie les grands, c’est en partie grâce à mon habillement et j’impacte la jeunesse. Si je mettais les jeans faro, je ne pense pas qu’on m’aurait fait confiance.

L.D.B.C.: Comment vous voyez-vous dans l’avenir ?

E.A.: Je n’ai pas encore atteint mon objectif mais je me vois déjà grand avec beaucoup de projetS pour le Congo, mon pays. C’est vrai que je suis une personne passagère mais je veux être celui qui laissera des traces plu tard car mon souhait c’est d’être un modèle de réussite sociale pour la jeunesse actuelle.

L.D.B.C.: Un dernier mot ?

E.A.: J’incite tous ceux qui ont des projets, quel que soit le domaine, de croire en leur rêve et en ce qu’ils sont. Qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes et mettent Dieu au centre de tout.

Propos recueillis par Divine Ongagna

Légendes et crédits photo : 

Enock Akouete Rolna/Adiac

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