Interview. Serge Chérubin Moumbenza: « Mon souhait est que mon spectacle soit bien accueilli »

Jeudi 24 Novembre 2022 - 19:00

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Décidément, Serge Chérubin Moumbenza a le vent en poupe. Après son passage à tuSeo où il a fait bonne impression, l’artiste est sélectionné à la cinquième édition du Festival Bangui rire, initié par l’humoriste Dr Mandjeke, du 24 au 27 novembre. Une opportunité qu'il compte bien saisir pour marquer d’une pierre blanche son passage sur la scène banguissoise.

Les Dépêches du bassin du Congo (L.D.B.C.) : Serge Chérubin Moumbenza, comment avez-vous été sélectionné au Festival Bangui rire ?

Serge Chérubin Moumbenza (S.C.M.) : J’ai été contacté par le directeur du festival qui me suivait sur la toile, et c’est tout naturellement que j’ai donné mon accord car ma présence à cette huitième édition qui va réunir des humoristes venant de plusieurs horizons va être l’occasion de présenter mon travail et de représenter le Congo, bien évidemment. Mon souhait est que ma participation à ce rendez-vous m’ouvre de nouvelles portes et, par conséquent, des opportunités de travail avec les autres humoristes présents à ce festival.

L.D.B.C. : Comment comptez-vous séduire cette nouvelle scène surtout que c’est votre première participation à l’étranger ?

S.C.M. : Je suis conscient que je n’ai pas droit à l’erreur, ce qui fait que je travaille sans relâche en espérant que je serai bien accueillit. L’essentiel est que je reste authentique et que je ne sois ni influencé, ni impressionné par le travail des autres. Et puis, j’y vais aussi pour apprendre car c’est dans ce genre de rencontre que l’on peut échanger, recevoir et donner aussi aux autres. En tout cas, je croise les doigts ! 

L.D.B.C. :Timide hors de la scène, vous explosez sur les planches. D’où vous vient cette inspiration et comment narrez-vous vos histoires ?

S.C.M. : On dit que le stand up raconte le vrai, donc on se doit d’être authentique pour que les gens se retrouvent dans ce que l’on dit, en dehors bien sûr du côté divertissant. Donc, mon inspiration reste sans contexte mon expérience, ce que j’observe dans la société avec évidemment mes propres épices pour donner une sauce à mon image : en improvisant parfois, par rapport à l’ambiance ou la température de la salle car ma narration dépend des personnes qui sont en face de moi. Si j’ai en face des personnes coincées, je ferai en sorte qu’elles décompressent, et si elles sont décontractées, je ferai en sorte qu’elles s’éclatent et en sortent séduites.

L.D.B.C. : Vous avez fortement titillé la femme lors de votre passage à tuSeo … On avait l’impression que vous lui en voulez ?

S.C.M.: Il y a un adage qui dit, ce qui fait rire est parfois cruel. On n’est pas obligé d’être tout le temps gentil, c’est vrai que j’indexais les femmes, mais ces dernières se reconnaissent dans mes récits et puis, ne dit-on pas que celui qui châtie bien aime bien? En fait, quand je pointe du doigt un sujet comme le retard des femmes, je pose le problème de ponctualité qui n’est pas une tare chez les femmes en général et qu’elles peuvent y remédier puisque d’autres femmes, dans d’autres cieux, sont ponctuelles. Ou encore, quand on invite sa copine et que celle-ci traîne ses copines qui sont en général plus exigeantes qu'elle, c’est irrespectueux…

L.D.B.C. : Cela a-t-il été facile de faire accepter votre passion à vos parents ?

S.C.M. : Pas du tout facile, surtout qu’à la base, ma mère voulait que je sois prêtre car j’ai été longtemps enfant de chœur. Mais, petit à petit, avec les échos de mon travail, elle est plus compréhensive contrairement à mon père qui me reproche d’avoir mis fin à une carrière prometteuse dans l’enseignement pour quelque chose d’éphémère…Mais je ne baisse pas les mains, j’espère un jour le convaincre.

L.D.B.C. : Parlez-nous de vos débuts et quelles sont vos ambitions ?

S.C.M. : Quand j’ai débuté en 1999, je me contentais d’imiter des acteurs ivoiriens. Avec le temps, je me suis formé via les réseaux sociaux, j’ai fait des recherches personnelles sur mon jeu d’acteur, ma narration, ma façon de me mouvoir sur scène et, aujourd’hui, je cherche des repères et par conséquent mon style pour être un artiste complet. Je ne suis pas encore arrivé là où je veux être mais  ne saurait tarder car je prépare mon premier one man show l’an prochain et je prie qu’il soit bien accueilli.

Propos recueillis par Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Serge Chérubin Moumbenza/Adiac

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