Industrie culturelle : passer de l’informel au formel

Jeudi 24 Novembre 2022 - 15:30

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Trois acteurs culturels congolais, notamment Emeraude Kouka, conseiller aux arts et aux lettres de la ministre de l'Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, Bébert Etou et Olivier Doumou, respectivement producteur et manager culturel, ont fait la restitution de leur mission, le 23 novembre, à Brazzaville auprès de Lis Pascal Moussodji Nziengui, directeur de cabinet de la ministre.

 Les trois acteurs culturels ont participé, du 17 au 18 novembre, au premier salon des industries musicales d’Afrique francophone (Sima) à Abidjan, en côte d’Ivoire, qui avait pour thème « Enjeux pour l’industrie musicale africaine à l’ère de la digitalisation ». L’occasion était donnée de réfléchir aux tendances de l’industrie musicale sur le continent, au renforcement des capacités et des transferts de compétence dans les industries musicales africaines.

Des enjeux importants ont été évoqués pour apporter des solutions ou des pistes de solutions concrètes pour la structuration de cette industrie musicale qui a besoin de passer de l’informel au formel. D’où la présence du numérique, outil-clé qui facilite plus que jamais la consommation d’œuvres musicales en ligne. Il suffit de savoir l’utiliser, il transforme la virtuosité des artistes car c’est un moyen qui permet de se faire de l’argent, d’abord pour les artistes eux-mêmes et ensuite pour l’économie des États.

A l’ère du numérique, les artistes en marge de cette technologie doivent se conformer à la réalité car tout se fait sur des réseaux sociaux. Aujourd’hui, les gens achètent la musique à travers les cartes. « Aujourd’hui, le digital constitue un point d’ancre de l’économie de l’art, on ne peut pas parler de l’économie de l’art sans parler du numérique.  En Afrique plus généralement, au Congo en particulier, la majorité de la population consomme la musique sur leurs téléphones, tablettes, donc en ligne. Mais il y a une nécessité d’encadrer cette consommation de la musique à la fois quand on prend compte du streaming, des achats illégaux qui se font car cela ne profitent pas toujours aux artistes...  Le numérique aujourd’hui est un générateur de fonds », a fait savoir Emeraude Kouka, conseiller aux arts et aux lettres de la ministre de l'industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs.

Des échanges lors dudit salon ont été bénéfiques pour les producteurs et managers africains. « Nous avons profité de ces échanges professionnels internationaux, locaux et panafricains. Cela nous a donné l'occasion d’avoir des outils qui permettront de restructurer notre industrie culturelle. Au Salon, nous avons parlé de la monétisation, du streaming, des achats en ligne. Notre pays a un problème sociétal très important qui impacte sur l’achat en ligne, problème de bancarisation, plus de 90% des consommateurs de musique congolaise ne sont pas bancarisés. Donc, il a fallu qu’on discute avec les professionnels pour qu’on trouve les mécanismes et contourne ce genre de problème », a dit Bébert Etou.

Olivier Doumou, pour sa part, a indiqué que cela fait un bout de temps que le Congo est en déphasage par rapport à la réalité de cette industrie. « Il était important que nous puissions être associés à tous ces hommes de la culture, à tous ceux qui font de l’industrie musicale au niveau international et africain, que nous soyons présents pour apprendre un peu plus et pouvoir ramener cela au pays afin de permettre à notre industrie de se développer », a-t-il dit.

Pour lui, c’est un problème d’ensemble, que chacun mette une volonté réelle pour que cette industrie soit vraiment poussée et développée.  « À l’ère du digital, on ne trouve plus des CD, des cassettes, vinyles. Aujourd’hui les gens achètent la musique à travers les cartes. On a un vrai problème pour que nous puissions conscientiser la plupart de nos concitoyens qui veulent acheter la musique, qu’ils sachent que désormais c’est comme cela que ça doit marcher pour qu’enfin les gens achètent et que nos artistes vivent finalement de leur art », a-t-il signifié.

Il a, par ailleurs, remercié la ministre pour cette démarche. « C’est une grande première, nous pensons l’accompagner si besoin sur les sujets de cette industrie »,  a promis Olivier Doumou.

Des bénéfices de cette mission s’en suivront par des projets. Les dirigeants de l’Universal Music Africa seront reçus en décembre par la ministre Lydie Pongault pour discuter d’un projet et de la digitalisation générée des revenus qui seront ensuite reversés à la société de gestion collective pour le bien des ayants droit et des artistes. Aussi le Congo sera-t-il le pays d’honneur à la prochaine édition du Femua. « Nous avons été approchés par le commissaire général du Femua, A'Salfo, le leader de Magic System et organisateur du Femua qui a émis le souhait que le Congo soit l’invité d’honneur dudit festival », a indiqué Emeraude Kouka.

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

1- Les trois acteurs culturels remettant leur rapport de mission au directeur de cabinet 2- Le directeur de cabinet échangeant avec les acteurs culturels

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