Paix et sécurité : Brazzaville préoccupée par la situation en RDC

Lundi 16 Janvier 2023 - 16:31

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Le Premier ministre de la République du Congo, Anatole Collinet Makosso, a rappelé le 16 janvier à Kintelé, banlieue de Brazzaville, à l’occasion de la 54e réunion ministérielle du Comité  consultatif permanent des Nations unies en charge des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC), que son pays était très préoccupé par la résurgence de la violence à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

La réunion de la République du Congo se tient dans un contexte dominé par la persistance des tensions diverses et variées, paralysant la sous-région et accablant gravement les efforts de développement des pays. Ouvrant les travaux de ces assises, le chef du gouvernement congolais a cité le cas de la RDC dont la capitale est située à quelques encablures de Brazzaville. Il s’est dit, par ailleurs, préoccupé des atrocités dont le groupe rebelle dit M-23 se rend quotidiennement coupable, « prenant littéralement en otage des pans entiers du territoire national, livrant à l’errance et à la précarité des populations civiles innocentes. »

« Notre pays condamne avec la dernière énergie toutes les violences perpétrées dans ce pays et tout récemment, par exemple, cet acte crapuleux, perpétré à Kasindi, dans la province du Nord Kivu, ayant occasionné plus d’une dizaine de morts et près d’une quarantaine de blessés dans une église évangélique », a-t-il condamné.

Soutenant les efforts de médiation et de paix du président de la République d’Angola, Joao Manuel Gonçalves Lourenço, ainsi que ceux des États membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est, en RDC, Anatole Collinet Makosso a invité les pays membres de la sous-région à réfléchir sérieusement à des politiques d’éducation, de formation, de réhabilitation et de réinsertion des jeunes. Le but étant d’intensifier la lutte contre la délinquance juvénile et le grand banditisme qui ouvrent la voie au terrorisme et à l’extrémisme violent.

« Le Congo, notre pays, est d’ores et déjà engagé dans cette voie de prévention et de traitement de la délinquance juvénile et en appelle à une démarche globale, cohérente et intégrée au sein de la sous-région. S’agissant toujours de la République démocratique du Congo, nous avons également inscrit notre action et placé nos espoirs dans la perspective de l’élection présidentielle annoncée. Une élection qui devrait se tenir avant la fin de l’année 2023, tel qu’en a décidé le gouvernement de ce pays frère. Cette élection, nous la souhaitons bien évidemment consensuelle et apaisée », a-t-il rappelé.  

Des efforts à déployer en matière de coordination régionale

Selon lui, le Congo encourage les efforts louables de la communauté internationale visant à promouvoir les mesures de confiance prises au niveau régional et sous-régional, afin d’atténuer les tensions et les conflits, favoriser la paix, la stabilité et le développement durables dans l’espace.

En effet, la 54e réunion ministérielle regroupe l’Angola, le Burundi, le Cameroun, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine, la RDC, le Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, et le Tchad ainsi que les fonctionnaires du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca). A cela s’ajoutent les représentants de plusieurs organisations régionales et internationales.

Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef de l’Unoca, Abdou Abarry, a salué les progrès réalisés dans plusieurs domaines. D’après lui, ces progrès pourraient être fragilisés par un certain nombre de défis. « Sur le plan sécuritaire, des efforts restent à faire en matière de coordination régionale dans la lutte contre l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée et contre l’extrémisme violent, notamment dans le bassin du lac Tchad.  Sur le plan de la gouvernance politique, les élections tenues récemment dans la sous-région ont fait ressortir des insuffisances des systèmes électoraux », a-t-il cité

La correction de ces insuffisances devrait permettre, a-t-il dit, des processus électoraux encore plus inclusifs et de prévenir ou atténuer la violence liée aux élections. Les violences intercommunautaires opposant les agriculteurs et les éleveurs, devenues plus meurtrières dans certains pays et certaines zones suite à la circulation des armes légères et de petit calibre ; l’activisme des groupes armés et terroristes qui persistent dans certains pays sont autant des défis à relever.

« L’environnement, les défis et les enjeux des conflits changent parfois assez rapidement, en Afrique centrale. Pour rester pertinente, l’UNSAC doit s’adapter à l’évolution du contexte, en s’appuyant sur des avancées telles que la montée en puissance de la CEEAC et d'autres mécanismes régionaux de paix et de sécurité. Face à ces défis, l’UNSAC demeure un outil pertinent de diplomatie préventive et de consolidation de la confiance entre Etats membres », a souligné Abdou Abarry.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1-Le premier ministre, Anatole Collinet Makosso, présidant la cérémonie d'ouverture / Primature 2- La photo de famille des officiels/Primature

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