Assassinat de Martinez Zogo : le gouvernement camerounais ordonne l’ouverture d’une enquête

Mercredi 25 Janvier 2023 - 11:47

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Déplorant l’acte qu’il qualifie de punissable lié à la disparition  le 17 janvier du journaliste d’investigation Martinez Zogo, dont le corps a été retrouvé sans vie et en état de décomposition avancée le 22 janvier dans la localité d'Ebogo 3, dans la banlieue de Yaoundé, le gouvernement camerounais a annoncé, le lendemain, l'ouverture d'une enquête à propos.

« Le gouvernement de la République informe l’opinion nationale et internationale que les premières enquêtes ouvertes dans le but de faire toute la lumière sur la disparition de Martinez Zogo ont permis la découverte d’un corps sans vie et en état de décomposition avancée, notamment le 22 janvier. La deuxième enquête sera consacrée à la recherche active pour retrouver et traduire devant la justice les auteurs de ce crime inqualifiable et inacceptable et qui ne peut se justifier sous aucun pretexte. Pour ce faire, le gouvernement condamne avec la plus grande fermeté cette attaque dirigée contre un homme des médias et réaffirme que le Cameroun est un Etat de droit. Un Etat où les libertés sont garanties, y compris la liberté de la presse, et où nul ne doit se substituer aux juridictions compétentes pour se rendre justice », a souligné le communiqué du gouvernement camerounais.

Déplorant cet acte qu’il juge odieux, inqualifiable et inadmissible, le porte-parole du gouvernement camerounais, Emmanuel René Sadi, a indiqué qu’il s’agit d’un crime qui ne peut se justifier sous aucun prétexte. Car, après le constat, le corps de la victime a visiblement subi d’importants sévices corporels. Le constat a été fait suite à une autopsie effectuée le week-end dernier à l’hôpital central de Yaoundé et les résultats sont insupportables. Ils démontrent que le corps du journaliste a subi plusieurs tortures et des mutilations atroces.

 De vives réactions condamnant l'acte

Pour manifester son désarroi, le Syndicat national des journalistes du Cameroun a publié un communiqué soulignant que la dépouille de Martinez Zogo a été mutilée et est dans un état de putréfaction avancée.

« Cet assassinat du journaliste Martinez Zogo est qualifié de lâche et de barbare. Car, il a créé à toute la population et à la communauté internationale une vive émotion au Cameroun. Nous sommes tous horrifiés par l'enlèvement et l'assassinat du journaliste. C’est l'intégrité du Cameroun qui a disparu », a déploré, pour sa part, l’un des candidats à la dernière présidentielle camerounaise et leader politique du pays, Akere Muna, avant de rappeler que l'impunité est devenue actuellement une règle au Cameroun. Pour lui, la pratique de déshumanisation qui a commencé dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest est maintenant récurrente et cela fait craindre le pire dans l’avenir.

« Pour ce faire, nous demandons au gouvernement de prendre les mesures drastiques et ses responsabilités afin que soient interpellés à l’immédiat les auteurs de ce crime, parce que cet acte démontre que chaque citoyen camerounais est en totale insécurité. Il faut faire le nécessaire pour élucider cette situation inacceptable », a déclaré, quant à lui, l’opposant et leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Maurice Kamto.

 Notons que Martinez Zogo, âgé de 51 ans, était le directeur général de la radio privée "Amplitude FM", basée à Yaoundé, et l'animateur d'une émission quotidienne très suivie intitulée « Embouteillage ».

 

 

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