Ituri : l’escalade de la violence fait au moins 200 victimes civiles

Samedi 28 Janvier 2023 - 16:30

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Le coordonnateur humanitaire en République démocratique du Congo (RDC), Bruno Lemarquis, a déploré la détérioration drastique de la situation sécuritaire dans la province de l’Ituri. Entre le 1er décembre 2022 et le 23 janvier 2023, au moins 200 civils ont été tués à la suite d’attaques de groupes armés non étatiques.

 « Les plus récentes attaques ont eu lieu à Nyamamba et Mbogi où trois fosses communes contenant quarante-neuf victimes, dont six enfants, ont été découvertes, et à Plaine Savo, un site de déplacés, où une attaque a entraîné la mort d’au moins sept personnes déplacées, dont cinq enfants », a souligné Bruno Lemarquis. Il a indiqué que du fait de ces violences, 52 000 personnes ont dû trouver refuge dans des zones plus sûres ces dernières semaines, dont 35 000 au site de déplacés de Rhoe. Il a condamné avec la plus grande fermeté ces violences envers la population, présentant ses plus sincères condoléances aux familles endeuillées.  « Cette résurgence de la violence nous interpelle sur les efforts collectifs à mener pour pacifier la province pour que les Congolais puissent vivre en paix», a poursuivi Bruno Lemarquis .

Les récentes violences de Plaine Savo, a rappelé le coordonnateur humanitaire en RDC, sont survenues presqu'une année après la sanglante attaque armée du 1er février 2022 contre le même site, ayant fait 62 victimes. Pour Bruno Lemarquis, ces crimes ignobles et lâches constituent des violations flagrantes du caractère civil et humanitaire des sites de déplacés et des infrastructures civiles tel que consacré par le droit international humanitaire.

Face à ces réalités, le coordonnateur humanitaire lance à un appel au respect scrupuleux du caractère civil et humanitaire des lieux d’accueil des personnes déplacées internes. « Au nom de la communauté humanitaire, je lance un vibrant appel à toutes les parties prenantes pour le respect scrupuleux du caractère civil et humanitaire des lieux d’accueil des personnes déplacées internes », a-t-il déclaré.

Rappelant que cette résurgence de la violence fait suite à des mois de calme relatif après que les dirigeants des groupes armés non étatiques se sont engagés à mettre fin aux violences, Bruno Lemarquis a noté également qu’il est impératif de prendre des mesures urgentes et décisives pour mettre fin aux attaques contre les civils, à l'impunité et pour accélérer le processus de cohésion sociale. « Il est essentiel que tous les groupes armés non étatiques cessent immédiatement les hostilités. Pour ceux qui y ont participé, je les exhorte à respecter les engagements pris dans le cadre du processus de Nairobi. Pour ceux qui ne l’ont pas fait, il est urgent qu’ils y adhèrent. De même, il est essentiel que les groupes adhèrent au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation afin de participer activement à la pacification de la province », a-t-il fait savoir.

Les épisodes successifs de violence représentent un risque réel pour la sécurité du personnel humanitaire qui doit pouvoir être en mesure d’apporter une assistance aux personnes vulnérables sans être une cible, conformément au droit humanitaire. « L’accès humanitaire doit également être préservé, pour que l’assistance puisse atteindre les personnes dans le besoin qui continuent de faire face à des risques quotidiens, notamment des violations intolérables des droits humains », a souligné Bruno Lemarquis.

Par ailleurs, il a assuré qu’en dépit du contexte sécuritaire volatile, les acteurs humanitaires, en collaboration avec le gouvernement, continuent de se mobiliser pour répondre aux besoins de la population civile affectée par la violence. « Afin de répondre à cette crise, davantage de financements et un soutien continu de la part de la communauté internationale sont nécessaires », a-t-il insisté.

Lucien Dianzenza

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