Hommage: les 40 ans de la disparition de Grand Kallé Jeff commémorés avec faste

Vendredi 17 Février 2023 - 12:00

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Décédé le 11 février 1983, Joseph Athanase Kabasele Tshamala dit Grand Kallé Jeff a été une fois de plus honoré par les deux Congo, le monde musical, les parents et amis, à travers plusieurs activités organisées le 11 février dernier à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), à l’occasion des quarante ans marquant sa disparition. 

Organisée par la Fondation Grand Kallé avec le concours du ministère de la Culture, des Arts et du Patrimoine de la RDC, la commémoration des quarante ans de la mémoire de Grand Kallé a connu la présence de la délégation de la République du Congo conduite par le ministre de la Jeunesse et des Sports, de l’Education civique, de la Formation qualifiante et de l’Emploi, Hugues Ngouélondélé, assurant l’intérim de la ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, Lydie Pongault. Dans cette délégation, s’y trouvaient également des politiques, des experts de la rumba, des mélomanes, des parents et amis ainsi que le mythique orchestre congolais, Les Bantous de la capitale.

« Brazza la verte » et « Kin la belle », villes siamoises en pleine coopération culturelle autour de la rumba congolaise, ont montré par cette conciliation de cœur que les deux Congo constituent bien une nation bantoue, de chaque rive du grand et majestueux fleuve éponyme, chantés, d’ailleurs, par les illustres Grand Kallé et Franklin Boukaka.

Tout a commencé par le recueillement au cimetière de la Gombe où repose l’illustre artiste musicien Grand Kallé ; suivi du passage à la paroisse Sainte-Anne de Kinshasa où l’illustre disparu a été initié au chant dans la chorale ; puis la messe célébrée à la cathédrale Notre- Dame de Lingwala où repose le cardinal Joseph Malula, oncle de l’artiste, qui l’avait baptisé de son prénom de Joseph. C’est finalement autour de la piscine du Fleuve Congo hôtel qu’ont eu lieu les activités mémorielles, marquées par un cocktail dinatoire, en présence du Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, représentant le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Témoignage de l’envergure et de la notoriété de l’illustre disparu dans le gotha des artistes-musiciens des deux républiques sœurs, à travers toute l’Afrique et au-delà des frontières.  

Un artiste à l’œuvre intemporelle

Prenant la parole après la ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine de la RDC, Catherine Kathungu Furaha, le ministre congolais de la Jeunesse et des Sports, Hugues Ngouélondélé, a fait savoir qu’à l’instar de tout artiste de grand talent, l’œuvre musicale de Grand Kallé est restée intemporelle et lui a survécu, jusqu’à ce jour et pour toujours. A cet égard, l’héritage musical de Kallé Jeff peut s’observer aujourd’hui à l’aune de nombreux artistes-musiciens de renom qui perpétuent son œuvre à travers la rumba, « notre musique commune », issue des deux rives du fleuve Congo et inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco. « Mais faudrait-il le souligner, que la consécration enfin obtenue, il nous incombe à nous tous à présent, de travailler sans relâche pour consolider et pérenniser nos acquis, afin d’élargir le rayonnement de la rumba, notre fierté commune, à travers le concert des Nations », a-t-il indiqué.

Pour Hugues Ngouélondélé, loin d’être un obstacle pour le rapprochement des deux pays, le majestueux fleuve Congo a été célébré dans l’histoire commune des deux pays, comme une voie de communication par le grand Kallé Jeff dans l’une de ses œuvres musicales intitulées « Ebalé ya Congo ezali lopango te, ezali se nzela ». Et quelques années plus tard, un célèbre musicien de la République du Congo, en l’occurrence Franklin Boukaka, avait chanté « Pont sur le fleuve Congo », une excellente œuvre musicale qui exaltait l’entente cordiale entre les deux pays.

Face à la situation extrêmement difficile qui prévaut à l’Est de la RDC, le ministre Hugues Ngouélondélé a saisi cette opportunité pour souhaiter qu’à l’instar du fleuve Congo, que les huit autres frontières fluviales et terrestres de ce pays avec ses États voisins, soient des espaces d’amitié, d’échange, de coopération et de paix. Car c’est la condition sine qua non du développement harmonieux de tous ces pays respectifs. « Voilà pourquoi aujourd’hui, dans le cadre des bonnes relations qui prévalent entre nos deux pays, le mythique orchestre Les Bantous de la capitale a traversé le fleuve Congo pour s'associer aux orchestres de Kinshasa, afin d’honorer Joseph Kabasele Tshamala, un artiste musicien hors pair et d’heureuse mémoire, pour toute l’Afrique et sa diaspora », a-t-il déclaré.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

1- En avant plan, les ministres Hugues Ngouélondélé et Catherine Kathungu Furaha, ainsi que l’ambassadeur du Congo en RDC à la cathédrale Notre-Dame / DR 2- Claudia Lemboumba Sassou Nguesso Ikia et Denis Christel Sassou Nguesso fleurissant la tombe de leur grand-père maternel, Joseph Kabasele / DR 3- Les ministres recevant du Ciciba l’ouvrage dédié à Joseph Kabasele par son directeur, Manda Tchebwa / DR

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