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Et la corruption primaire…

Samedi 18 Février 2023 - 13:14

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Si l’on ne prend pas rapidement des mesures coercitives et drastiques, la corruption dite « primaire », c’est-à-dire celle des sommes qui avoisinent 30 à 75 000 FCFA, gagnera de plus en plus du terrain et prendra une ampleur considérable dans de nombreuses administrations, surtout publiques.

Les administrations publiques sont ici pointées du doigt parce que le service gratuit est en train de disparaître au profit du service monnayé, quelle que soit sa nature. Or la corruption, on le sait, est sévèrement condamnée par les textes et lois de la République. Elle est une perversion sociale qui met en jeu le corrupteur et le corrompu dans des intérêts avoués, d’une part, pour le corrupteur d’obtenir des avantages particuliers et, d’autre part, pour le corrompu d’obtenir une faveur financière en rapport avec sa complaisance.

Cet agissement tend à devenir comme une « valeur » admise alors qu’il n’en est rien. C’est un vrai poison socio-économique qui détruit la cité à petit feu. Un véritable « rongeur » constaté dans toutes les sphères de la vie, puisqu’aucune strate sociale n’est épargnée. Des efforts considérables sont à déployer afin d’arrêter cette corruption déjà ancrée dans nos mœurs.

Autrefois, on parlait des 10% pour que le service puisse être vite rendu. Comment comprendre que, et cela se vérifie nuit et jour, pour être vite reçu dans un centre hospitalier public, il faut être dans le « jeu » de l’homme soignant du jour ? Ces sommes d’argent que l’on remet sans reçu intègre-t-elle les caisses de l’Etat par le truchement du Trésor public ? C’est cela la corruption primaire. Des petites enveloppes qui gonflent les poches des tierces.

En clair, la corruption freine la croissance économique et nuit à l'Etat de droit, entraînant un gaspillage de compétences. Cette corruption dite primaire pénètre avec force nos mentalités pour devenir la corruption à grande échelle. Alors, jusqu’où irons-nous avec ces agissements ?

Des campagnes de sensibilisation et de dénonciation ainsi que des actions dissuasives et répressives doivent être menées pour freiner ce fléau. Rien ne changera sans la mise en exécution de certaines mesures. A bon entendeur, salut !

Faustin Akono

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