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L'avenir de l'humanité

Samedi 11 Mars 2023 - 18:13

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Les dissensions entre les grandes puissances exacerbées par le conflit russo-ukrainien montrent à quel point l’humanité court un grand danger. On l’apprécie à l’aune des déclarations émanant des dirigeants des pays sur lesquels repose l’équilibre des relations internationales. Ils sont, en effet, prêts à tout mettre sens dessus-dessous, convaincus qu’en dernier ressort, la guerre, et seulement elle, déterminera lequel d’entre eux prendra le dessus sur l’autre.

Cette course vers l’abîme est grosso modo guidée par les intérêts économiques; la guerre étant simplement le moyen de s’assurer que ces intérêts-là seront mieux garantis. On le sait, entre les Etats-Unis d’Amérique et la Fédération de Russie, deux pays ayant symbolisé la division du monde en deux blocs jusqu’à la dernière décennie du siècle dernier, la rivalité n’a jamais connu de répit. L’intermède résultant de la fin de la guerre froide en 1989 s’est avéré trop court.

Le fait est que depuis quelques années, un autre acteur majeur, la Chine en l’occurrence, est devenu une hantise dans ce fracas des relations internationales. Longtemps considéré comme étant en train de se chercher, l’empire du milieu a appris de ses échecs et humiliations d’antan pour devenir, au fil des ans, une puissance à la dimension des nations que la Seconde Guerre mondiale avait élevées au rang d’entités incontournables dans la marche du monde.

Il est vrai que la Chine, au même titre que les Etats-Unis, la Russie, la France et la Grande-Bretagne, jouit du prestigieux statut de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. N’ayant quasiment pas pris une part active dans la lutte sans merci que se livraient Moscou et Washington par le passé, Beijing n’a commencé à attirer l’attention de ses rivaux qu’au moment où ses performances économiques résultant de longues années de réformes courageuses ont transmis au reste du monde le message expliquant que finalement, le pays de Mao Zedong s’était éveillé.

Les regards qui se tournent vers une nation peuplée d’un milliard quatre cents millions d’habitants et dont les besoins en ressources de consommation sont immenses sont aussi ceux qui observent que la Chine s’est exportée sur les cinq continents. Ils sont peut-être aussi ceux qui constatent que Beijing n’a pas renoncé à un certain nombre de principes, parmi lesquels sa fameuse théorie d’un pays, deux systèmes, à travers laquelle s’exprime sa volonté de réunifier à terme la Chine continentale avec les autres territoires de son giron historico-géographique.

La semaine dernière, ce n’est pas spécifiquement de la « réunification » de la Chine qu’il s’est agi lors de la prise de parole du ministre des Affaires étrangères chinois. Appelé à se prononcer sur la tension croissante entre son pays et l’autre grande puissance rivale, les Etats-Unis d’Amérique, Qin Gang soulignait combien Beijing n’entendait pas lésiner sur les moyens pour prouver que la question de Taïwan n’était pas négociable en dehors de la politique intérieure chinoise. Il invoquait aussi le péril auquel l’humanité était désormais exposée si jamais, entre eux, pour ne pas dire entre Washington et Beijing, la sagesse ne commandait pas la retenue.

Quand on sait que l’affaire des ballons chinois vus dans le ciel américain les semaines écoulées, pour « espionner », selon les autorités américaines, pour « faire de la météo » d’après leurs homologues chinoises, a éclaté au mauvais moment, bien malin celui qui dira si les temps présents sont à l’apaisement et si les temps à venir ne sont pas maussades. Résignée, la « pauvre » humanité attend de savoir à quelle sauce elle sera mangée. Et quel bénéfice pour ceux qui la mangeront.

Gankama N'Siah

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