Fossé

Le développement d’un Etat passe-t-il  nécessairement par celui des collectivités locales ? Les pouvoirs publics congolais devraient en toute responsabilité se poser cette question avant d’opter pour la décentralisation et de l’adopter comme seul outil pour faire éclore les entités territoriales.

En effet, après plusieurs années d’expérimentation, ce processus peine à être effectif en termes de réalisations malgré les séminaires et forums organisés sur le sujet.

En réalité, au regard de ce qui se passe sur le terrain, on peut affirmer que l’Etat a concédé une partie de ses prérogatives aux collectivités locales sans véritable accompagnement en ressources humaines, techniques, matérielles et financières.

Une avancée devrait être amorcée si le Plan Etat-département -qui prévoyait un milliard FCFA de budget chaque année à une entité territoriale- était mis en œuvre normalement. Malheureusement, ce projet n’a vécu que le temps d’une rose.

Et pourtant, lors de sa validation il y a près de deux décennies, les pouvoirs publics interpellaient les différents acteurs impliqués à prendre conscience de l’intérêt stratégique de la décentralisation pour le développement du pays.

Dans le même ordre d’idées, ils appelaient les partenaires au développement à renforcer leur appui multiforme à sa mise en œuvre. Entre les intentions et les faits, le fossé se creuse et les grandes idées sombrent dans les eaux tumultueuses du fleuve Congo.