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Protéger la nature, oui mais …

Samedi 18 Mars 2023 - 16:15

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S’il est vrai que l’une des tâches essentielles que l’homme moderne doit s’imposer dans le moment présent est bien de respecter l’environnement naturel dont dépend sa survie à court et moyen terme, il l’est tout autant qu’il doit aussi veiller à ce que l’exploitation des matières premières dont chaque pays est détenteur ne soit pas ou ne soit plus l’objet de trafics qui le privent de ses richesses et entretiennent des conflits meurtriers dans les régions concernées. Ce qui se passe depuis des années en République démocratique du Congo (RDC), en Centrafrique et dans bien d’autres pays du continent le démontre de façon accablante.

D’où cette idée simple mais apparemment difficile à traduire en actes concrets selon laquelle la priorité actuelle est bien la mise en place d’institutions et de boucliers stratégiques qui neutraliseront les puissances obscures dont le seul objectif est le pillage de l’or, des diamants, des matériaux rares. Une action criminelle que la population concernée paie au prix fort avec des dizaines, des centaines de milliers de morts et dont le M23 projette une image aussi précise que terrifiante dans l’Est de la RDC.

Quitte à se répéter ici même une fois encore, la seule réponse que l’on puisse apporter aux problèmes humains posés par ces actions est collective. Elle dépasse largement les nations et les peuples concernés, ne peut donc être résolue que par la mise en place de véritables communautés régionales et sous-régionales qui se doteront des moyens nécessaires pour mettre hors d’état de nuire les milices et autres groupes armés présents sur le terrain.

L’Organisation des Nations unies ayant démontré, ces vingt dernières années et dans différentes régions du continent – le Sahel, la Corne de l’Afrique, la région des Grands Lacs … – son incapacité d’agir efficacement pour protéger les peuples victimes de ces drames en série, il revient aux Etats concernés de s’entendre très concrètement pour se défendre collectivement. Une action que l’Afrique centrale, autrement dit le Bassin du Congo dans son ensemble, a aujourd’hui les moyens de conduire, ce qui sauverait la vie de centaines de milliers d’êtres humains mais protègerait aussi les vastes et très riches ressources naturelles qu’elle détient.

Dans le moment, par conséquent, où la communauté mondiale découvre, ou plutôt mesure enfin les terribles menaces qui pèsent sur les peuples vivant au cœur de l’Afrique, rien ne serait plus utile, plus efficace que de réunir à Brazzaville un sommet dont l’objectif affiché serait de mettre en place un système de défense capable de les protéger et de préserver les vastes ressources qu’ils détiennent.

Le signal qu’enverrait à la communauté mondiale une telle conférence rassurerait la société civile mais convaincrait aussi les puissances extérieures d’aider très concrètement les Etats de la sous-région dans leur longue marche vers le développement durable.

Jean-Paul Pigasse

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