Tchad : 380 rebelles bénéficient d’une grâce présidentielle

Lundi 27 Mars 2023 - 13:30

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Le président Mahamat Idriss Déby Itno a gracié, le 25 mars, 380 membres du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT). Ils avaient été condamnés, mardi dernier, à la prison à vie pour actes de terrorisme, atteinte à la sécurité nationale et à la vie du chef de l’État, Idriss Déby Itno, en 2021.

Le chef des rebelles, Mahamat Mahdi Ali, ainsi que plusieurs autres dirigeants et combattants également condamnés par contumace à la prison à perpétuité ne figurent pas parmi les bénéficiaires de la grâce présidentielle.

Le  23 mars, la Chambre criminelle de la Cour d’appel de N’Djamena a condamné 450 combattants du FACT à la réclusion perpétuelle pour actes de terrorisme, mercenariat, enrôlement d'enfants dans l’armée, atteinte à la sécurité du territoire national et à la vie du chef de l’Etat.

Vingt-quatre autres prévenus ont été acquittés par la Cour qui siégeait au sein de la prison de Klessoum, dans la périphérie de la capitale et où ils sont détenus depuis près de deux ans.

En outre, Mahdi Ali et 440 autres co-accusés ont été condamnés solidairement à payer 20 milliards francs CFA à l’Etat tchadien et 1 milliard francs CFA aux ayants droit du président Déby Itno, à titre de dommages et intérêts.

La décision a été saluée par l’avocat des rebelles, Me Francis Lokouldé. « Nous ne pouvons que saluer cette décision prise par le président de la transition. Donc, c’est un ouf de soulagement. Nous estimons que c’est un grand pas, sauf que nous tenons à souligner que ce n’est pas une grâce qui concerne tout le monde, parce que là, il n’y a que 380 accusés qui sont graciés ». Il a estimé, par ailleurs: « C’est un grand pas, sauf que nous tenons à souligner que ce n’est pas une grâce qui concerne tout le monde, parce que là, il n’y a que 380 accusés qui sont graciés ».

De son côté, le gouvernement tchadien a expliqué que l'engagement initial du chef de l'État était la libération des prisonniers de guerre, et que les personnes condamnées par contumace, dont Mahamat Mahdi Ali, ne peuvent pas être concernées par cette grâce.

« L’engagement devant le peuple solennel a été la libération des prisonniers de guerre. Les personnes jugées par contumace ne sont pas des prisonniers de guerre. Ces discussions et ces débats pour revenir à la paix sont toujours ouverts et la main reste tendue. Le chef de l’État montre, par cet acte, qu’il se place au-dessus de la mêlée et qu’il veut agir pour la paix et la réconciliation définitive du Tchad », a expliqué le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Aziz Mahamat Saleh.

« Juste après cette condamnation, Mahamat Idriss Déby a pensé que c’était le moment de faire cet acte, qui plus est à une période importante pour le pays, avec cette période de pardon qu’appelle également cette période de ramadan. C’est, à mon avis, un acte fort, un acte qui a une symbolique assez importante pour la nation tchadienne, pour permettre réellement de pouvoir reconstruire sur de nouvelles bases », a assuré le porte-parole du gouvernement.

« La grâce ne préjudicie pas aux droits des tiers. Elle ne porte pas atteinte aux droits du Trésor public en ce qui concerne le recouvrement des frais de justice qui pourra être poursuivi par les moyens de droit. En toutes circonstances, les droits des parties civiles demeurent réservés et les voies de recours (et) les voies d'exécution leur restent ouvertes en ce qui concerne les intérêts civils », précise le décret présidentiel.

Yvette Reine Nzaba

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