Coopération : campagne de ratification de la charte de la renaissance culturelle africaine à Brazzaville

Vendredi 23 Août 2013 - 3:47

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Deux jours, c’est le temps que va durer l’atelier relatif au lancement de cette campagne organisée par la commission de l’Union africaine (UA) et le ministère de la Culture et des Arts du Congo. Quarante-cinq participants en provenance des États de la Communauté économique de l’Afrique centrale (Cééac) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) prennent part à cet atelier ouvert par le ministre de la Culture et des Arts, Jean-Claude Gakosso, ce 22 août à l’auditorium du ministère des Affaires étrangères

Établie par les chefs d’État et de gouvernement de l’UA, réunis en la sixième session ordinaire de leur conférence à Khartoum en République du Soudan les 23 et 24 janvier 2006, la présente charte de la renaissance culturelle africaine, dont la campagne est lancée ce jour à Brazzaville, compte trente-neuf articles répartis en neuf titres. En effet, ratifier et vulgariser la charte pour la renaissance culturelle africaine et participer à la campagne pour la renaissance culturelle africaine contribuent à réaliser les objectifs vitaux suivants : affirmer la dignité de l’homme africain et de la femme africaine ainsi que le fondement populaire de leur culture ; promouvoir la liberté d’expression et la démocratie culturelle qui est indissociable de la démocratie sociale et politique ; promouvoir un environnement propice permettant aux peuples africains de maintenir et de renforcer le sens et la volonté de progrès et de développement ; encourager la coopération culturelle entre les États membres en vue du renforcement de l’unité africaine à travers l’usage des langues africaines et la promotion du dialogue entre les cultures ; intégrer les objectifs culturels aux stratégies de développement ; renforcer le rôle du patrimoine culturel et naturel dans la promotion de la paix et de la bonne gouvernance ; développer toutes les valeurs dynamiques du patrimoine culturel africain qui favorisent les droits de l’homme, la cohésion sociale et le développement humain ; doter les peuples africains de ressources leur permettant de faire face à la mondialisation.

Ouvrant cet atelier, Jean-Claude Gakosso, a reconnu que la culture africaine avait rarement été aussi sollicitée qu’aujourd’hui, ajoutant qu’elle était jusqu’ici le meilleur de ce que l’Afrique peut offrir au reste du monde et qu’elle était ce que l’Afrique a de compétitif à présenter au fameux « rendez-vous du donner et du recevoir ». Depuis bien longtemps, a-t-il poursuivi dans adresse, l’art et l’artisanat africain ont déchiré le voile de l’anonymat, ils ont engrangé leurs lettres de noblesse. Leur valeur ne réside plus seulement dans ces œuvres du passé qui firent jadis le bonheur des antiquaires coloniaux, mais elle réside également dans la créativité contemporaine dont bon nombre d’œuvres sont régulièrement labélisées par l’Unesco et plébiscitées sur les places culturelles les plus prestigieuses du monde.

Aujourd’hui, de nouvelles formes, de nouvelles couleurs s’offrent aux regards intéressés des esthètes. Aujourd’hui, un peu partout à travers le continent africain, on voit naître des ateliers d’art, on entend sourdre des coups des burins et de marteaux, des froissements de toiles… De ces ateliers, parfois anonymes ou improvisés, sortent souvent des œuvres d’une valeur insoupçonnée. Des œuvres authentiques signées d’artistes aussi talentueux que féconds, imprégnés des plus belles traditions africaines.

Les États africains invités à ratifier la charte

Dans son mot d’ouverture, le ministre de la Culture et des Arts du Congo a plaidé pour un continent qui restaure la mémoire de son antiquité, qui œuvre pour la préservation et la valorisation de son patrimoine séculaire, qui assume toute son histoire avec évidemment sa part d’errements, qui est appelé à se réconcilier avec ses valeurs morales et culturelles, qui est enfin appelé à créer les conditions d’appropriation de cette modernité qui déferle sur le monde et à s’insérer dans le processus de mondialisation en cours : « Il nous appartient donc de saisir cette formidable opportunité pour engager des actions hardies, des actions de communication, de persuasion, voire de séduction, des actions susceptibles de déboucher rapidement sur la ratification par nos États de cette charte qui est au fond le gage de la préservation de ces immenses trésors légués par nos aïeux et de notre survie dans le village planétaire en gestation. »

Les participants sont invités à s’impliquer pleinement dans ce combat afin que ce séminaire-atelier constitue un déclic dans la prise de conscience par le plus grand nombre afin que chacun saisisse le caractère historique et irréversible de ce mouvement de renaissance culturelle et se convainque du bien-fondé de la charte qui l’organise et de l’urgence de sa ratification par les parlements nationaux.

Neuf séances au total

Neuf séances sont prévues durant ces assises. Il s’agit de : Aperçu du contexte, renaissance culturelle africaine et panafricanisme : dimensions culturelles des valeurs partagées, par le professeur Charles Binam Bikoi-Cerdotola ; Renaissance africaine et panafricanisme, par Flaubert Meye Edou-Ciciba ; Présentation de la charte de la renaissance culturelle africaine et la campagne pour la renaissance culturelle africaine, par Mme Angela Martins du département des affaires sociales de la commission de l’UA ; Présentation de l’étude sur les procédures de ratification des traités et l’harmonisation des procédures de ratification dans les États membres de l’UA et état de ratification de la charte de la renaissance culturelle africaine, par Constancia Gaspar de l’UA ; Pratiques optimales : popularisation de la charte de la renaissance culturelle africaine menée par le ministère des Arts et de la Culture de l’Afrique du Sud ;  Pratiques optimales : popularisation de la charte de la renaissance culturelle africaine menée par la République fédérale du Nigeria ; Pratiques optimales : popularisation de la charte de la renaissance culturelle africaine menée par la République fédérale de l’Éthiopie ; Popularisation de la charte de la renaissance culturelle africaine menée par la République du Congo, par Samuel Kidiba ; Présentation sur la convention de 2005 de l’Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, sensibilisation et mise en œuvre par les États membres, par Yvette Kaboza du bureau de l’Unesco à Libreville ; Activités du Fond africain du patrimoine mondial (FAPM) en matière de préservation des sites du patrimoine mondial en Afrique centrale et dans la région des Grands Lacs, par Jacob Nyangila (FAPM) ; Réflexion sur la voie à suivre pour la ratification rapide de la charte de la renaissance culturelle africaine par les États membres de l’Afrique centrale, animée par les représentants du Congo, de l’Afrique du Sud et de l’Éthiopie.

Notons que le ministre de la Culture et des Arts du Congo était entouré du docteur Mustapha Sidiki Kaloko, commissaire des affaires sociales à la commission de l’UA, de la représentante de l’Organisation mondiale de la santé, et de Diallo Abdourahmane, représentant de l’Unesco au Congo.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le ministre de la Culture et des Arts et ses hôtes dévoilant la plaque de la charte. (© DR) Photo 2 : Les participants à la campagne de ratification de la charte de la renaissance culturelle africaine à Brazzaville. (© DR)