Développement agricole : une nouvelle approche pour le PDARP

Samedi 7 Février 2015 - 14:15

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Le Projet de développement agricole et de réhabilitation de pistes rurales (PDARP) s’exécutera sur 18 mois de façon différente. Ceci, grâce au financement additionnel, plus de 5milliards, négocié et obtenu auprès de la Banque mondiale (BM). 

Les acteurs concernés (décideurs, partenaires d’exécution et bénéficiaires) se sont réunis le 6 février à Oyo, dans le département de la Cuvette autour de l’atelier consacré au lancement du financement additionnel. Le ministre de l’Agriculture et de l’élevage, Rigobert Maboundou, la représentante de la BM, Sylvie Dossou, arrivée au terme de son mandat, ont fait le déplacement.

L’atelier a permis de sensibiliser l’ensemble des participants aux procédures d’exécution et aux conditions d’éligibilité aux activités. Ce financement additionnel a été préparé en tirant les leçons du PDARP initial (2008-2010). Ainsi, avec la nouvelle philosophie, le projet sera exécuté sur une approche "pôle de croissance" avec 24 districts identifiés dont Brazzaville, Dolisie et Pointe Noire auxquels on a affecté des spéculations particulières. Par exemple : la banane à Mvouti, le manioc à Makoua, l’igname à Gamboma alors qu' à Brazzaville, Dolisie et Pointe Noire seront développées des projets de pisciculture. « Un financement additionnel dont l’objectif  est de protéger les acquis du projet et de mettre en œuvre d’autres activités dans le cadre d’une nouvelle version. L’approche par pôle de croissance est une copie améliorée de la partie précédente du PDARP », a souligné Rigobert Maboundou.

Au sujet des réformes...

Les chefs de secteur agricole et les directeurs départementaux de l’agriculture sont invités à aider le projet à mieux identifier les microprojets pour éviter le saupoudrage. Par conséquent, le principe de la synergie entre les composantes et celui entre les politiques publiques et les administrations se suivent. « Sans les chefs de secteurs agricoles, nous ne pouvons pas exécuter correctement le PDARP. Ils sont la clef de voûte dans notre activité. Désormais, ce sont les chefs de secteurs qui se chargeront de l’encadrement rapproché des producteurs, à la place des ONG », a déclaré le coordonnateur du PDARP, Isidore Ondoki.

Dans ces pôles de  croissance, le projet devra mettre en œuvre la réhabilitation de 80 Kilomètres de pistes agricoles, l’entretien de 500 Kilomètres de pistes déjà réhabilitées ; la construction de deux nouvelles infrastructures de marché de proximité à Nkouo et Imvouba (Pool), l’extension de celles de Mossaka et de Madingou-gare.

Une stratégie nationale d’entretien des pistes

Les participants ont été édifiés sur l’élaboration de la stratégie nationale de l’entretien des pistes, qui n’existait pas. Lors de la préparation des financements additionnels un fait est ressorti s’agissant de cette composante. Le ministère de l’Agriculture le fait par besoin et nécessité pour ses paysans. Mais selon la loi, cette activité avait déjà été transférée aux conseils départementaux. Pourtant, rien n’est fait sur le terrain ni en termes d’assise institutionnelle ni en termes de transfert de fonds. Dans le cadre du financement additionnel, « nous voulons tester le schéma proposé dans cette stratégie », a expliqué M. Bâ, le chargé du projet à la BM.

Il a rappelé certains défis à relever pour réussir ce projet : la mobilisation effective du personnel à tous les niveaux ; l’engagement des partenaires à jouer pleinement leur rôle ; la mise en place et la conduite d’un système de suivi évaluation efficace permettant de mesurer avec précision les indicateurs de résultat, la mise à disposition des informations qui permettront des mesures correctives à temps et de diffuser les résultats du projet auprès des parties prenantes et du grand public. « C’est avec ces défis en tête que je voudrais rappeler que ce projet doit profiter aux populations rurales qui restent les plus pauvres, les plus défavorisées au Congo », a circonscrit Sylvie Dossou.

La part de l'État attendue

Sans être un producteur direct, l'État conservera son rôle de régulateur. Il favorise l’initiative privée de toute obédience (paysanne, néorurale, etc.). Le secteur agricole au Congo emploie environ 40% de la population mais ne contribue qu’à environ 6% au Produit intérieur brut. Il ne représente 1 à 2% des exportations.

Rappelons que le financement additionnel s’élève à 5,25 milliards Fcfa avec une contrepartie gouvernementale non encore disponible. Le lancement officiel sera suivi des ateliers techniques spécifiques auxquels seront conviés certains acteurs pour le suivi-évaluation et montage des microprojets.

 

Nancy France Loutoumba