Enjeux de l’heure : des absences de taille aux concertations

Mercredi 11 Septembre 2013 - 19:46

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

L’annonce alléchante de la formation prochaine d’un gouvernement de large union nationale semble avoir jeté au second plan le besoin réel de cohésion nationale.

Les prises de position des leaders de l’opposition contre la formule actuelle des concertations nationales laissent très peu de chance à l’atteinte des objectifs de ces assises dont principalement la cohésion nationale. L’absence d’Étienne Tshisekedi et Vital Kamerhe ainsi que de leurs formations politiques respectives est toujours considérée par des observateurs comme un indicateur du niveau d’exclusivité des travaux du Palais du peuple.

Comme pour confirmer cette tendance, le président du parti Mouvement pour le renouveau, Clément Kanku Bukassa, vient de claquer la porte des concertations nationales. Son départ intervient quelques jours après qu’il a invité les organisateurs à se conformer à l’Accord d’Addis-Abeba et à privilégier la plus large inclusivité. Il justifie son retrait par le fait que toutes les demandes faites par l’opposition n’ont été prises en compte ni dans le Règlement intérieur des concertations, ni par le discours du chef de l’État.

L’autre réaction est celle du député de l’Union pour la nation congolaise (UNC),  Baudouin Mayo, invités à prendre part aux concertations en sa qualité de membres des institutions de la République. L’intéressé a décliné l’invitation du présidium des assises de Kinshasa en s’en tenant à la décision de son parti politique. Il a, par ailleurs, déploré l’absence « des conditions de transparence, d’inclusion et surtout de sincérité » aux concertations-dialogues.

Il sied d’ajouter à tous ces éléments le fait que l’idée même de la formation d’un gouvernement d’union nationale après les assises de Kinshasa n’est pas la bienvenue au sein de la population kinoise. Vital Kamerhe et Clément Kanku y sont également opposés et appellent les autres membres de l’opposition prenant part aux concertations de ne pas acquiescer la démarche. Une démarche qui s’avère difficile au regard de l’engagement des leaders de leur aile politique.

Il faut surtout rappeler qu' Étienne Tshisekedi et Vital Kamerhe sont respectivement arrivés à la deuxième et troisième place à la présidentielle du 28 novembre 2011. Aussi l’UDPS présidée par le sphinx de Limete est incontestablement la deuxième force politique par rapport au nombre de sièges gagnés à l’Assemblée nationale aux législatives de 2011. Mais le parti a été fragilisé après la confusion qui a caractérisé l’ordre de retrait des institutions donné par son président.       

En outre, il n’est pas prouvé que le train des concertations nationales qui a déjà été lancé depuis le 7 septembre va s’arrêter pour attendre les absents ou les retardataires. Seule la fin donnera raison aux uns ou aux autres.

Jeannot Kayuba

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Étienne Tshisekedi Photo 2: Vital Kamerhe Photo 3: Clément Kanku