Dialogue national : la Monusco offre ses « bons offices »

Jeudi 11 Juin 2015 - 18:12

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Le patron de l’institution onusienne, Martin Kobler, précise que la médiation qu'il pourrait apporter à la RDC entrerait dans le cadre fixé par la communauté internationale dans la résolution 2211 du Conseil de sécurité de l'ONU.

Les choses se précisent de plus en plus au sujet de la médiation du dialogue national qui s’annonce. Dans plusieurs milieux intéressés, des doutes ont été émis sur le profil de la personnalité devant conduire ce dialogue inter-congolais censé être neutre et sans couleur politique. L’Union pour la démocratie et le progrès social était l’un des premiers partis de l’opposition à avoir jeté son dévolu sur le chef de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco). Pour cette formation politique, la Monusco est mieux indiquée pour piloter ces assises nationales conformément à la résolution 2211 du Conseil de sécurité de l'ONU. Dans la classe politique congolaise, la sollicitation de Martin Kobler se faisait de plus en plus pressante au point de conditionner l’intéressé qui a fini par acquiescer à la demande.

Lors de la dernière conférence de presse hebdomadaire de la Monusco tenue à Kinshasa, Martin Kobler a confirmé avoir proposé ses bons offices pour favoriser la tenue des élections apaisées dans le pays via un dialogue national bien mené. « Nous avons offert nos bons offices mais nous devons avoir le consentement des deux parties. Pour danser, il faut être à deux », a déclaré le patron de la Monusco qui circonscrit sa proposition de médiation dans le cadre la résolution 2211 du Conseil de sécurité de l'ONU et du respect strict de la Constitution congolaise. Cette résolution, pour rappel, autorise la Monusco à promouvoir un dialogue politique en RDC afin d'ouvrir la voie à la tenue d'élections libres, transparentes et crédibles.

L’offre de médiation au dialogue de Martin Kobler, quoique boudée par certains politiciens qui y voient une tentative de récupération politique de la part de la Monusco en rupture de confiance avec la population congolaise, intervient au moment où les consultations préparatoires battent de l’aile. L’UNC et le MLC, deux grands partis de l'opposition, refusent ce dialogue, y voyant une manœuvre pour repousser la date de la présidentielle au-delà de l'échéance prévue par la Constitution. Martin Kobler aura-t-il les coudées franches pour les convaincre à adhérer au processus ? Dieu seul sait. Son défi, dans l’éventualité où sa proposition était avalisée, sera de remettre la RDC sur la voie de la normalité en facilitant un dialogue susceptible d’atténuer les effets de la crise politique contractée depuis la présidentielle de 2011 marquée, selon l’opposition, par des fraudes massives.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Martin Kobler

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