RDC : la Démocratie chrétienne décrie l’impasse politique que traverse le pays

Jeudi 16 Juillet 2015 - 17:30

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Pour le parti d’Eugène Diomi Ndongala, cette situation risque d’aboutir à « une crise politique majeure et mortifère » pour le peuple congolais.

Dans une déclaration rendue publique le 16 juillet, à l’issue de sa réunion tenue le 14 du même mois, le Bureau politique de la Démocratie chrétienne (DC) a dénoncé « la grave impasse politique que vit la RDC ».

Selon ce parti politique, ladite impasse politique actuelle se caractérise notamment par « la caducité objective de l’actuel calendrier électoral publié par la Céni, qui d’ailleurs avait fait l’objet d’âpres critiques aussi bien de la population congolaise que des analystes politiques, à cause de son caractère irréaliste, certainement dû à son manque d’indépendance », « la mise en place de nouvelles entités administratives à la hâte, sans programmation et sans budget, accompagnée d’une mise en place des institutions provinciales qui n’est pas conforme à l’actuelle Constitution en vigueur », « la prétendue tenue d’un dialogue politique censé résoudre l’impasse politique actuelle surtout en matière électorale, qui demeure un leurre sans aucun signe concret de lancement et organisation dans un délai raisonnable et qui soit respectueux des préalables de l’ opposition politique ».

Pour la DC, en effet, à la place, les Congolais ont eu droit a une sorte de monologue du chef de l’Etat, « qui tend à infantiliser le peuple congolais plutôt que l’éclairer, une fois pour toute, sur sa réelle volonté de respecter la limite de mandats présidentiels, selon les termes et les temps strictement définis par la Constitution en vigueur ».

Le parti d’Eugène Diomi Ndongala fait également constater qu’aucun signe concret de décrispation politique devant précéder le lancement effectif d’un véritable processus électoral digne de ce nom n’est observé. « Les résolutions du Forum politique nommé Concertations politiques sont restées sans suite, même en ce qui concerne les prisonniers politiques nommément cités par les résolutions politiques et qui croupissent encore dans les geôles du régime », a souligné cette formation politique qui a, par là, visé notamment Eugene Diomi Ndongala, Kikunda et Yangambi.

La DC dit, par conséquent, alerter l’opinion nationale et internationale sur les conséquences dangereuses pour la paix dans le pays, de la « stratégie du chaos » qui « manifestement est prônée par les actuels animateurs des institutions politiques issus des élections frauduleuses de 2011, dans l’objectif néfaste et irresponsable d’amener le pays face à une situation d’absence aussi bien de dialogue politique que d’organisation d’élections crédibles et respectueuses des contraintes constitutionnelles ».

Non à la compromission

Ce parti politique a dit inviter particulièrement l’opposition politique congolaise et la société civile progressistes à « ne pas céder à toute forme de compromission qui risquerait de compromettre le futur de la nation congolaise et mettre définitivement un terme à son processus de démocratisation déjà gravement entaché par des violations massives des droits de l’Homme ainsi que des droits civils et politiques des citoyens congolais ».

Pour la DC, le phénomène de la multiplication des prisonniers politiques et l’instrumentalisation de la justice sont les symptômes les plus graves d’ une société malade à cause de la privation de ses libertés fondamentales et la chosification de ses citoyens qui sont expressément privés de la voix de ceux qui osent parler en leur nom afin que la gabegie financière, les détournements de l’argent du contribuable congolais à travers une gestion non budgétaire des recettes publiques se poursuivent. « Face à ces dérives dignes d’un pays à l’abandon et dominé par la répression politique et la mauvaise gouvernance, il sied de se demander, comme justement fait une partie éclairée de la diaspora congolaise, que pouvons-nous attendre d’un processus électoral piège et congelé, qui évolue, de plus, dans un contexte de répression politique et violation massive des droits humains ? », s’est-elle demandé.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: le président de la DC, Eugène Diomi Ndongala, dans sa tenue de prisonier/Photo John Bompengo.

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