Gouvernement de large ouverture : JR Mokolo inquiet du sort de l’opposition

Mercredi 9 Octobre 2013 - 17:00

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 L'analyste politique s’interroge sur  le statut des membres de l’opposition qui feront partie de la nouvelle majorité présidentielle issue des concertations nationales.

L’après concertations nationales continue de préoccuper nombre d’analystes qui n’arrêtent de s’interroger sur l’applicabilité des recommandations qui en sont issues. Journaliste et éditorialiste à Canal Kin Télévision et analyste politique de son état, J.R Mokolo aura retenu deux idées phares dans le discours de clôture prononcé par le président de la République à l’issue des travaux. Dans une réflexion qu’il a fait parvenir aux Dépêches de Brazzaville, l’intéressé y perçoit, d’une part, la volonté exprimée par Joseph Kabila de s’écarter de toute initiative de révision constitutionnelle instaurant la présidence à vie en RDC et, d’autre part, son crédo consistant à pousser la majorité et la minorité (entendez l’opposition) à travailler la main dans la main afin de remettre le pays sur les rails et combattre la misère noire dans laquelle la majorité des Congolais croupissent pendant qu’une caste des privilégiés se la coule douce.

« Si Joseph Kabila tient véritablement parole en ne  touchant pas aux articles verrouillés de la Constitution, la campagne contre la présidence à vie menée tambour battant par certaines composantes de l’opposition et la société civile serait sans objet », fait observer JR Mokolo. Si à contrario, le scenario de 2011 tendait à se répéter sur fond d’une révision constitutionnelle à la veille des échéances électorales de 2016, l’après concertations nationales, indique-t-il, « risque d’être une période de forte turbulence au regard de la veillée d’armes et de la contestation qui se prépare déjà dans certains états-majors politiques ». Aussi JR Mokolo exhorte-t-il le chef de l’État à ne pas tomber dans ce qu’il considère comme un « piège suicidaire » d’autant plus que ceux qui, sous d’autres cieux, ont expérimenté la formule de « présidence à vie » ont fini par être emportés par la rue.

Quant à la gestion consensuelle du pays prônée par le chef de l’État, JR Mokolo pense qu’elle aura l’avantage de rapprocher les Congolais et faire en sorte que la mouvance présidentielle et l’opposition cessent de se regarder en chiens de faïence. Là-dessus, il aligne une série de questionnements. Quel sera le statut des membres de l’opposition qui feront partie d’un éventuel gouvernement d’union nationale issu des concertations nationales ? Cesseront-ils d’être opposants pour devenir membres à part entière de la nouvelle majorité présidentielle ? « Il n’est pas politiquement correcte d’être en même temps opposant et membre du gouvernement », fait observer JR Mokolo avant d’ajouter que « ceux qui auront choisi d’entrer dans le prochain gouvernement devront assumer leur appartenance à la mouvance présidentielle ». Et JR Mokolo de conclure : « Seul l’avenir nous dira pour qu’à la fin du bal de chauves qui se joue présentement, qu’on sache qui est resté opposant et qui a cessé de l’être ».    

Alain Diasso