Burkina-Faso : peur et tension à Ouagadougou

22-09-2015 20:15

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Des unités de l’armée dite loyaliste sont à Ouagadougou depuis lundi soir avec un ultimatum : obtenir le désarment du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) placé sous le commandement du Général Gilbert Diendéré.

Mardi, les regards étaient tournés vers Abuja, au Nigéria, où les chefs d’États de la Cédéao étaient réunis pour un sommet extraordinaire afin de décider sur l’accord politique entre les acteurs du Burkina Faso. Une démarche voulue par les présidents sénégalais et béninois à qui revenait la mission de conduire la médiation dans ce pays. Il a fallu sept heures de débat aux chefs d’États pour s’accorder sur les différents points.

« Quand on est condamné à bâtir un destin commun, arrive un moment de l'histoire où il est tout aussi humainement nécessaire de pardonner et de se réconcilier », a déclaré le président sénégalais Macky Sall. « Aux autorités civiles et militaires, aux forces armées de tous bords, d'être à l'écoute du sommet des chefs d'État de la Cédéao, avant toute action. Et d'attendre les décisions qui seront issues de notre sommet. Alors, que tous ceux qui attisent le feu et poussent au chaos arrêtent ! Et que chacun fasse sont examen de conscience devant l'histoire », a-t-il lancé.

Sur place à Ouagadougou, mardi, la population est restée sur le qui-vive tout en soutenant l’armée loyaliste qui avait donné un ultimatum aux éléments du RSP. Des jeunes pour la plupart mobilisés contre le général putschiste et ses éléments, donc prêts à en découdre. Une attitude de terrain qui a fortement influencé les échanges d’Abuja.

Dans un communiqué, le chef d’état-major des Corps d'armées de ce pays rassure les populations que "l'armée ne décevra pas et qu'elle fera leur volonté." De son côté, le général Gilbert Diendéré, auteur du coup d’État du 17 septembre, déclarait toujours  attendre les conclusions du sommet d’Abuja. Conscient des pressions qui pesaient sur lui, ou dans cette volonté d’apaiser la situation, il a émis des signaux forts en libérant les deux premières figures de l’exécutif : le président Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Yacouba Zida.

Le président de la transition qui s’est exprimé à la presse en marquant ses réserves sur l’accord obtenu par les médiateurs s’est refugié dans l’ambassade de France. Une précaution au regard de la tension qui prévaut dans la ville avec le risque non exclu des affrontements autour du palais présidentiel.

 

 

Jocelyn Francis Wabout

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