Braconnage : Trois ans d'emprrisonnement ferme pour deux malfrats basés dans la Sangha

Samedi 5 Décembre 2015 - 15:45

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Le Tribunal de Ouesso a condamné deux braconniers à trois ans d’emprisonnement ferme à l’issue de l'audience correctionnelle tenue, le 3 décembre, dans ladite localité. 

Les braconniers David Doum et Alfred Gokananga Bola ont été arrêtés pour braconnage d’éléphant avec une arme de guerre par les équipes de lutte anti-braconnage du ministère de l’Economie forestière et du développement durable (Mefdd)- Espace Tridom Interzone ETIC, respectivement le 21 et le 29 Août 2015 dans la localité de Sembé. L’arme de guerre a été saisie mais les ivoires étaient déjà vendus. Ils vont payer pour leur implication dans le massacre des éléphants, étant condamné chacun à trois ans d’emprisonnement ferme. Ils doivent verser, chacun, la somme de trois millions de francs CFA à la direction départementale de l’économie forestière (DDEF) au titre des dommages et intérêts.

Les dossiers des deux délinquants fauniques, mis en délibéré par ce tribunal, ont fait l’objet d'assistance juridique du Fonds mondial pour la nature (WWF), une ONG internationale qui œuvre pour la protection de la nature et de l'environnement et qui appuie le projet ETIC.

Selon une source proche de ce tribunal, ces délinquants sont des récidivistes. Ils ont par le passé été incarcérés  pour les mêmes motifs. En 2012, le braconnier Alfred Gokananga Bola avait été condamné à deux années d'emprisonnement ferme. La même année, il avait obtenu du tribunal de Ouesso, une mise en liberté provisoire pour une maladie déclarée afin de suivre les soins médicaux dans les hôpitaux de la place, mais n'était pas revenu en prison pour purger sa peine après s’être soigné.

Déjà en décembre 2014, David Doum avait été arrêté par ETIC, puis condamné à deux ans d’emprisonnement ferme par le Tribunal de Ouesso. Quinze jours après, il s'était évadé de la maison d'arrêt de Ouesso, le 3 janvier 2015 et  rattrapé par les services habiletés le 21 août de la même année. A cause de ces évasions le procureur avait demandé 7 ans d’emprisonnement ferme pour Doum. « Maintenant qu’une nouvelle fois David Doum est condamné pour le braconnage d’éléphant, il importe qu’il purge sa peine, parce que les évasions et libérations rendent l’application de la loi difficile au Congo » commente un homme qui requiert l’anonymat.

Les différents inventaires de grande faune menés par les ONG sur le terrain montrent que les populations d’éléphants dans la zone Espace Interzone Tridom Congo (districts de Souanké, Sembé, Ngbala) sont en déclin. Le Congo en particulier, l’Afrique et le monde entier en général s’inquiètent au sujet de l’avenir de l’éléphant en Afrique.

Une application ferme et entière de la loi est une condition obligatoire pour combattre le grand braconnage qui met en danger un héritage unique du Congo : le magnifique éléphant qui a toujours existé dans nos forêts et qui est  connu pour sa vie sociale, émotionnelle et familiale complexe.

Chaque fois qu’un éléphant est tué, c’est un drame familial et, de plus en plus, les éléphants survivants sont obligés de vivre sans leur père, mère, grand-père…

Toutefois, le Congo dispose d’une législation propre garantissant l’exploitation rationnelle de ces ressources fauniques, la loi N°37-2008 du 28 novembre 2008 sur la faune et les aires protégées en est un exemple. Cette loi incrimine l’abattage d’une espèce intégralement protégée et la chasse avec une arme de guerre. En son article 113, elle prévoit aussi une peine d’emprisonnement ferme de 2 à 5 ans.

Rappelons que le Projet Tridom s’occupe de la conservation de la biodiversité transfrontalière dans l’interzone des parcs Dja-Odzala-Minkébé basée respectivement au Cameroun, au Congo et au Gabon.

Fortuné Ibara

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