BAD : la modernisation de l’agriculture africaine au menu d’une rencontre internationale au Nigéria

Mercredi 13 Avril 2016 - 13:30

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Quelque 200 partenaires et experts agricoles sont en conclave de trois jours( depuis mardi) à Ibadan, au Nigeria. Atteindre une production agricole suffisante pour garantir l’autosuffisance alimentaire en Afrique, est la priorité des participants réunis autour de la Banque africaine de développement (BAD). 

Au programme de la réunion qui s’achève ce jeudi, le passage à l’acte de la nouvelle initiative « l’Afrique nourrit l’Afrique » ou encore « Technologies pour la transformation de l’agriculture en Afrique (TAAT)», élaborée par la BAD. Ce nouveau programme de développement, selon l’institution financière panafricaine, esquisse une stratégie ambitieuse pour transformer l’agriculture du continent, de sorte que la production agricole puisse garantir l’autosuffisance alimentaire de l’Afrique.   

« Le passage à une agriculture moderne et commerciale est la clé de la transformation de l’Afrique et des conditions de vie des Africains, en particulier des ménages les plus pauvres vivant en milieu rural », a expliqué lundi la BAD dans un communiqué. Par ailleurs, le programme TAAT entend notamment éradiquer l’extrême pauvreté, la faim et la malnutrition ; assurer l’autosuffisance alimentaire ; faire du continent un exportateur net de denrées alimentaires ; et intégrer l’Afrique dans les chaines de valeur mondiales des produits agricoles et de base.

Des décideurs du continent et plusieurs partenaires au développement, notamment le Forum pour la recherche agricole en Afrique (Forum for Agricultural Research in Africa – FARA), le consortium CGIAR et 12 de ses 15 centres agricoles internationaux…, ont décidé de mettre la main à la pâte.  Ils ont alors ciblé huit chaines de valeur agricoles prioritaires : l’autosuffisance de production de riz ; l’intensification de la culture du manioc ; la sécurité alimentaire au Sahel ; l’exploitation des zones de savane pour la production céréalière ; la réhabilitation des plantations arboricoles ; le développement de l’horticulture ; l’augmentation de la production de blé ; et le développement de la pisciculture.

Une alternative aux revenus des matières premières

La réunion en amont constitue une première étape préliminaire vers la mise en place et le lancement opérationnel du programme TAAT. A l’issue d’une Conférence de haut niveau organisée par la BAD à Dakar, au Sénégal, en octobre 2015, les dirigeants africains se sont accordés sur un plan d’actions pour la transformation agricole de l’Afrique. Sont réunis pour l’occasion des experts agricoles de renom africains et internationaux travaillant pour des agences de développement, des instituts de recherche, le secteur privé, des institutions financières, des établissements universitaires et la société civile.

Face à la chute vertigineuse des prix du pétrole, des minerais et métaux, le président de la BAD, Akinwumi Adesina a appelé les Etats africains dépendant de ces matières premières, à diversifier leurs économies. Cette morosité économique, a-t-il estimé, « est une chance pour forcer ces pays à pouvoir diversifier leurs revenus par d'autres activités ». L’agriculture est l’une des activités alternatives proposées par le patron de l’institution financière africaine. « Comment un continent avec une telle abondance de terres arables, d’eau et d’ensoleillement peut-il importer pour 35 milliards de dollars de denrées alimentaires par an ? Comment est-il possible que le continent africain ne soit pas en mesure de garantir la sécurité alimentaire ? Cette situation doit changer », a-t-il interpellé.

A ce jour, quelque 22 pays africains ont été identifiés comme partenaires potentiels des centres du CIGAR dans la planification, la définition et l’évaluation des investissements visant à promouvoir la transformation agricole. Tous les regards sont, par ailleurs, tournés vers les partenaires techniques et financiers clés, la Banque mondiale, l’IITA qui travaille pour de meilleurs qualité et rendement des cultures, le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA), le CGIAR, les réseaux nationaux de recherche agricole et l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA)…

Fiacre Kombo

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