L'ONU condamne le rascisme visant Christiane Taubira, ministre francaise de la Justice

16-11-2013 12:30

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Il aura fallu une nouvelle attaque à l'encontre de Christiane Taubira, ministre française de la Justice, pour que le racisme dont elle est victime depuis quelques semaines soit dénoncé par la communauté internationale à travers la voix du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH)

Rappel des faits : le 17 octobre 2013, Anne-Sophie Leclère, figure du Front national (extrême-droite), compare Christiane Taubira à un « singe » devant des caméras de télévision. Une semaine plus tard, dans la ville d'Angers, la ministre se retrouve face à une manifestation. Plusieurs personnes agitent dans sa direction des peaux de banane, tandis qu'une enfant de dix ans se met à crier : « Mange ta banane, la guenon ! ». Le dernier outrage en date remonte à la semaine dernière. L'hebdomadaire d'extrême-droite Minute présente sa une : une photo de Christiane Taubira à côté de  laquelle on pouvait lire : « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane. »

En France, le gouvernement et de nombreuses personnalités publiques n'ont pas manqué de réagir et d'afficher leur soutien à la garde des Sceaux, une condamnation « rapide et sans équivoque » saluée par le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, qui a également rappelé la responsabilité des dirigeants politiques dans la lutte contre le racisme, la xénophobie et la discrimination sexuelle. « De telles insultes, motivées par la couleur de sa peau, vis-à-vis d'une femme politique aussi éminente, sont la manifestation consternante de la montée, dans de nombreux pays européens, d'un racisme, d'une xénophobie et d'une intolérance dirigés contre les membres de communautés ethniques et religieuses, ainsi que les migrants », a déclaré M. Colville.

Christiane Taubira est à l'origine de la loi pour le mariage homosexuel. En France, le débat fait rage depuis maintenant un an, et les anti continuent à vouloir se faire entendre, même si elle a été adoptée. Cet épisode, associé aux questions d'immigration et d'identité nationale qui agitent le pays depuis quelques années, a libéré une xénophobie décomplexée dont la ministre est aujourd'hui victime.

Morgane de Capèle