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La relance du cinéma congolais se fait toujours attendre

Samedi 23 Novembre 2013 - 9:15

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Depuis trois ans bientôt, la réflexion autour de la relance du cinéma congolais a été amorcée et a donné lieu a plusieurs initiatives. Gouvernement, experts et associations peinent cependant à concrétiser une vision globale

La production de films entamée par le collectif Tozali se veut une première et concrète réponse des professionnels du cinéma congolais, déterminés à relever leur secteur. Tozali, ce sont des acteurs du paysage audiovisuel et cinématographique qui se sont fixés pour objectif de présenter dès le début de l’année prochaine onze films de 26 minutes produits par eux-mêmes dans un DVD unique.

Dans cette lancée, le collectif, qui entend à la fois réunir autour de lui des compétences et combler les lacunes du monde du cinéma au Congo, a pu jusqu’ici réaliser quelques premiers films, comme Boloko de Pascale-Elzevie Touloulou, Dilemme de Liesbeth Mabiala ou encore Epicuria Adulterous Eyes of Doves. Les thématiques abordées sont diverses : amour, art, intégration et aussi identité culturelle.

Une autre association de professionnels du cinéma, dénommée Collectif pour la relance du cinéma congolais (Corecic), s’attelle elle aussi à apporter ses solutions au déclin que connaît le Congo dans ce secteur. Déclin causé par plusieurs maux, dont quelques uns sont liés à l’absence d’une production cinématographique adéquate, à la mauvaise qualité des films projetés ou à l’absence d’une politique de formation des agents du secteur du cinéma. Cela qui a eu pour conséquence la diminution de la production cinématographique depuis les années 1990 et favorisé la naissance de salles fortuites, communément appelées vidéo-clubs dans la capitale.

Entre temps, de la part du ministère de la Culture et des Arts, les réflexions sur la relance du cinéma ont abouti à la tenue à Brazzaville, le 11 novembre 2012, de la première conférence des experts cinématographiques. En partenariat avec la direction de l’audiovisuel du ministère de la Communication et le Corecic, Jean-Romuald Mambou de la direction des Arts et de la Cinématographie avait placée cette conférence-débat sur le thèm « Problématique de la relance durable du cinéma congolais ».

Conclusions restées lettre morte

La conférence visait principalement l’adoption d’une stratégie nationale échelonnée sur plusieurs années afin de relancer l’industrie cinématographique au Congo. D’autres besoins spécifiques présentés dans ce secteur concernaient la création d’un cadre juridique et une dynamique facilitant une relance durable  du cinéma, d'un listing des professionnels par métier et d'une organisation représentative autour du cinéma.

Après avoir noté la disparition totale des onze salles de projection que comptait le Congo, l’idée était de maintenir le débat par des échanges permanents entre acteurs culturels. Mais après près d’un an, la question se pose toujours : où va le cinéma congolais ? Et la réponse est toujours en attente. Les quelques initiatives des associations cinématographiques sont louables, d’autant qu’elles se battent pour ressusciter le septième art en se basant sur les efforts propres. Mais les mêmes problématiques analysées, revues en profondeur au cours de la conférence d’il y a un an sont toujours actuelles.

Luce-Jennyfer Mianzoukouta

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : L'ex-cinéma Vogue. (© DR) ; Photo 2 : L'ex-cinéma ABC. (© DR)