Théâtre : un atelier de dramaturgie pour les jeunes auteurs

Samedi 21 Décembre 2013 - 15:00

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Kouam Tawa, auteur dramatique  et metteur en scène camerounais qui codirige depuis vingt ans avec Wakeu Fogain la compagnie théâtrale Feugham, a été convié à Brazzaville afin de diriger un atelier de dramaturgie lors de la dixième édition du Festival  de théâtre Mantsina sur scène

En partant du postulat selon lequel la dramaturgie est l’art d’écrire des textes de théâtre, l’art d’analyser des textes de théâtre en vue de leurs transpositions sur la scène de théâtre, le dramaturge camerounais à coaché les huit participants à cet atelier en essayant de dégager l’élément de base de la dramaturgie qui est le conflit. Les participants à cet atelier ont été instruits sur la manière dont un auteur dramatique met en place un conflit  qui suscite l’émotion chez son personnage en même temps que chez son spectateur. Ils ont créé des personnages, ensuite ces derniers ont été mis en situation de conflit. La question majeur était  de savoir comment écrire des textes qui passent la rampe et peuvent fonctionner sur des scènes de théâtre. « Nous avons fait un tour de table des huit candidats, et la plupart participaient à l’atelier sur le jeu d’acteur.  Parmi eux, il y en a qui avaient déjà ébauché des textes de théâtre ou de slam, mais un seul avait écrit une pièce qu’il pensait aboutie. Après les différents exercices, il pense qu’il va remettre son texte à l’ouvrage. La plupart des participants éprouvent le besoin d’écrire pour le théâtre, mais peu ont déjà écrit. Ceux qui n’ont jamais écrit ont hâte d’avancer pour voir si leur essai ressemblera à quelque chose », a déclaré Kouam Tawa.

Dans sa façon d’envisager la dramaturgie, le metteur en scène camerounais pense qu’il est difficile d’être un écrivain de théâtre si on ne lit pas les pièces de théâtre. Il a alors avec les huit candidats procédé à la lecture de Mozart et Salieri,  une courte pièce écrite en 1830 par Alexandre Pouchkine qui donnait une autre version de la mort de Mozart : « Partant de cette base, j’ai demandé à chaque participant de proposer un sujet qu’il avait envie de traiter et voire ensuite comment transformer le texte en une pièce de théâtre qu’un metteur en scène aurait envie de porter au théâtre. »

En outre Kouam Tawa, qui s’est dit heureux d’avoir été invité à animer cet atelier, dit avoir été nourri dans sa jeunesse par le théâtre congolais, celui porté sur la scène mais aussi par le biais de la littérature. « Deux textes de Guy Menga m’ont beaucoup frappés, La Marmite de Koka Mbala ainsi que L’Oracle du même auteur. Puis après vient Sony Labou-Tansi. je pense que sur le continent africain de tous les auteurs dramaturge que j’ai lu après Wole Soyinka, le théâtre de Sony me bouleverse le plus. » Il estime que l’écriture dramatique et la pratique théâtrale de Dieudonné Niangouna redonnent un souffle au théâtre africain tout entier et participent grandement au renouveau du théâtre africain.

Hermione-Désirée Ngoma