Migrations : premier corridor humanitaire en Ethiopie

Samedi 22 Avril 2017 - 14:54

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Avec l’aide d’organismes italiens, un premier corridor humanitaire a pu voir le jour dans le pays africain qui accueille le plus de migrants aujourd’hui.

Le corridor humanitaire installé ces jours-ci à Addis-Abeba, en Ethiopie, se veut une première en absolu sur le continent. Son objectif est d’assurer un déplacement plus sûr et mieux contrôlé des flux migratoires aujourd’hui à la merci de toutes sortes de trafiquants. Au final, il s’agira d’offrir des conditions d’immigration plus humaines vers l’Italie pour 500 réfugiés en deux ans. Ils sont originaires d’Erythrée, du Sud-Soudan et de Somalie qui auraient, autrement, été des proies pour toutes sortes de mafias ou auraient péri en Méditerranée comme plus de 5.000 d’entre eux l’an dernier.

La mise en place de ce dispositif a été rendu possible grâce à un financement de la Caritas italienne et de la communauté catholique romaine Sant’Egidio. L’accord de partenariat auquel se sont jointes des agences de l’ONU spécialisées comme le HCR et l’OIM (Organisation internationale des migrations) a été formalisé au ministère italien de l’Intérieur le 12 avril dernier, à Rome. Pour sa part, l’Ethiopie a offert les facilités d’installation des centres de regroupement alors que l’ARRA, son agence des migrations, a offert son expertise affirmée en ce domaine.

L’Ethiopie accueille actuellement quelque 850.000 réfugiés sur son territoire. C’est le premier pays africain avec un nombre aussi élevé de personnes voulant fuir guerre, famines ou mauvaises conditions de vie dans leur pays. Mais ce premier pas pour prendre en compte la souffrance des migrants sur leur route vers l’extérieur devrait être suivi d’autres initiatives. Don Mussie, prêtre érythréen profondément engagé dans la cause des migrants en Italie, estime que cela vaut nettement mieux que de bâtir des murs contre les immigrés. « L’Europe doit comprendre qu’il faut aller à la racine du mal », indique le prêtre.

Un point de vue largement partagé par le Premier ministre italien Paolo Gentiloni. Pour lui « la gestion efficace des flux migratoires, la stabilisation des zones de crise en Méditerranée et en Afrique et la lutte contre le terrorisme » seront les moyens à employer pour freiner le phénomène. Ce sont des priorités pour son gouvernement, a-t-il réaffirmé jeudi à Washington où il se trouvait en visite officielle. Il y a débattu de cette question des migrations avec le nouveau président américain dont les points de vue sur la question sont notoirement tranchés.

 

Lucien Mpama

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