Crise libyenne : L'ONU pense que la clé est dans les institutions

18-11-2017 13:00

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L’envoyé spécial des Nations unies en Libye, le Libanais Ghassan Salamé, 66 ans, a estimé le 17 novembre, que l’avenir de ce pays, qui a sombré dans le chaos après la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi, passe par les instruments de gouvernance.

« Le mot-clé de mon approche, c’est des institutions. En un an ou deux, si vous arrivez à un peu réunifier, raviver et libérer les institutions, vous mettez le pays sur un autre parcours », a affirmé Ghassan Salamé à la presse, cinq mois après avoir pris ses fonctions d’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye.

« La question institutionnelle me paraît capitale. Sinon, c’est une simple compétition entre des individus. Qui vous disent qu’ils représentent des tribus énormes jusqu’à ce que vous découvrez qu’ils représentent très peu de choses », a-t-il ajouté.

Pour l’émissaire onusien, le rôle des Nations unies n’est pas « de s’installer sur le long terme dans ce genre de pays, mais de réunifier des institutions divisées », libérer celles qui sont « captives », et « ne fonctionnent pas pour l’intérêt général ». « Pour suturer toutes les blessures du pays, il serait bête de penser qu’on peut le faire en un, deux ou trois ans, il faut sans doute une génération (…). Mais le défi n’est pas de tout réaliser maintenant, c’est d’ouvrir l’avenue que le pays doit prendre afin qu’il puisse intégrer les principes institutionnels dans sa culture politique », a déclaré Ghassan Salamé.

Parlant de son plan d’actions pour la Libye, le représentant de l’ONU a dit espérer débuter en décembre un recensement des électeurs. « En février, l’objectif est d’organiser une conférence nationale réunissant tous les acteurs libyens autour d’un projet commun d’élections », a-t-il indiqué, sans donner d’échéances ni préciser les scrutins.

Ghassan Salamé a évoqué également la situation humanitaire et celle des migrants, parfois vendus comme esclaves, en Libye. « Le gouvernement libyen ne dispose pas d’une armée ou d’une police à sa disposition. Il ne s’agit pas toujours d’une mauvaise volonté, parfois il s’agit d’une incapacité », a-t-il insisté, ajoutant qu’il s’agit d’« un gouvernement qui n’a pas les instruments pour gouverner ».

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, des autorités rivales, à Tripoli et à Tobrouk, et de nombreuses milices se disputent le pouvoir en Libye.

 

Nestor N'Gampoula

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