Greenpeace France : du bois illégal en provenance de la RDC saisi au port de Caen

Mardi 28 Janvier 2014 - 15:46

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Les militants de cette ONG internationale ont, à la manière des douaniers, saisi une des grumes à l’origine douteuse, après s’être introduite à bord d’un camion grue dans le port de Caen, en Basse-Normandie.

Les militants de Greenpeace France habillés en combinaisons marquées ‘‘ Brigades de vérification du bois’’ ont saisi symboliquement une grume longue de 7,50 m, en provenance de la RDC, pour être présentée aux autorités françaises. Malheureusement, leur camion a été bloqué par les forces de l’ordre, alors qu’il était sur le point de quitter le port. Par cette action, Greenpeace voulait démontrer la présence de bois frauduleux dans l’Hexagone et les défaillances des systèmes de contrôles administratifs en vigueur.

Selon le chargé de campagne forêt chez Greenpeace, Frédéric Amiel, son ONG a alerté le ministère de l’Agriculture, au mois de juillet, par un courrier à l’issue de leurs enquêtes et de celles de l’ONG britannique Witness. Ces enquêtes « montrent qu’elles proviennent de concessions forestières appartenant à la société congolaise Sicobois qui ne disposent pas d’autorisations de coupes en règle. Elles ont pourtant pu être introduites sur le territoire français par la société Peltier Bois, un négociant spécialisé dans les essences exotiques », a-t-il précisé. Le ministère, qui reconnaît cet avertissement de Greenpeace, se dit incapable d’agir tant que le projet de loi est encore en discussion au Parlement.

Pour sa part, le coordonnateur national RDC pour Greenpeace Afrique, Raoul Monsembula, exhorte les autorités françaises à saisir ce bois illégal et à appliquer les dispositions du règlement sur le bois de l’Union européenne (RBUE) afin de contribuer à la protection des forêts congolaises et à la lutte contre le commerce illégal du bois. « Non-paiement des taxes, dépassement des quotas de coupe, coupe d'essences protégées, non-respect des communautés forestières, etc » telle est la description du bois illégal faite par Raoul Monsembula qui estime que le bois illégal en RDC, par exemple, rime avec déforestation et violents conflits sociaux. « Il ne profite pas aux populations et impose une concurrence déloyale avec des filières légales en difficulté. C'est aussi un facteur majeur du dérèglement climatique au niveau mondial, qui a des répercussions dramatiques en Afrique », explique-t-il. 

En mars 2013, à l’issue d’une négociation entamée en 2003, un nouveau règlement destiné à lutter contre le trafic illicite de bois est entré en vigueur, dénommé RBUE . Il prévoit qu’un importateur de bois doit s’assurer par tous les moyens de la légalité de son bois. Sinon, il risque une immobilisation ou une saisie ou des sanctions pénales. En application de ce règlement, l’Allemagne a saisi, l’année dernière, deux cargaisons de bois illégale en provenance de la RDC.  Selon Greenpeace, 20 à 40% du commerce du bois est d’origine illégale. La France étant l’un des principaux importateurs de bois en Europe.

Gypsie Oïssa Tambwe