OMS : une enquête en cours sur des accusations de racisme, de sexisme et de corruption

Lundi 21 Janvier 2019 - 16:56

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Le directeur général de l’agence onusienne, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a ordonné une étude interne sur des accusations de racisme, de sexisme et de corruption après une série de mails anonymes accusateurs, a-t-on appris.

"Discriminations raciales systématiques", "mauvaise gestion des fonds", "fraude", "corruption", "abus de pouvoir"…, telles sont less accusations figurant dans les mails anonymes transmis à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Trois mails ont été envoyés à l’OMS entre avril et décembre 2018, indiquant que des membres du personnel africain sont  "maltraités"  et  "méprisés" par leur collègues de Genève, en Suisse. 

Les mails dénoncent également une mauvaise gestion des fonds alloués à la lutte contre l'épidémie Ebola en République démocratique du Congo (RDC) dont certains hauts responsables "tentent d’étouffer toute enquête". Ils citent des dépenses mal utilisées, pour enrayer la propagation du virus : "Des véhicules ont été envoyés par avion de l’entrepôt de l’OMS à Dubaï (vers la RDC) pour un coût d’un million de dollars. ( …) Nous aurions apprécié que les trois Jeeps en question soient achetées en RDC pour quatre-vingt mille dollars l’unité", souligne l'un des mails, ajoutant que "les histoires de corruption concernant la logistique et les achats dans le département des urgences à Genève sont légendaires".

Tedros Adhanom Ghebreyesus prend au sérieux les allégations de racisme, de sexisme et de corruption. Lors d’une réunion de l’organisation à Nairobi, au Kenya, il a annoncé l’ouverture d’une enquête interne. Par contre, il a réfuté les accusations concernant la politique de recrutement, assurant que l’équipe dirigeante est la plus diversifiée et la plus paritaire de toutes les agences onusiennes.

L'OMS a enregistré cent cinquante plaintes en 2018. Certains observateurs émettent des doutes sur l’efficacité d’une enquête interne et réclament une enquête publique. "Mon équipe fait de son mieux pour se rendre en République démocratique du Congo qui est concernée par ces allégations dans le but de découvrir les faits", a affirmé David Webb. Le directeur du bureau de contrôle interne de l’OMS assure que l’étude sera menée par des experts indépendants et concernera également les cent cinquante plaintes qui lui ont été rapportées.

Noël N'dong

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