Rythmes biologiques et maladies : les pistes se précisent

Jeudi 18 Juillet 2013 - 15:45

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La perturbation des rythmes biologiques constitue un facteur de risque de maladies comme le cancer, selon des recherches en plein essor, mais dont la première application pratique, la chronothérapie, peine à décoller

La chronothérapie consiste à administrer des médicaments en respectant les rythmes et horaires naturels de l'organisme, afin d'améliorer leur efficacité et de minimiser les effets indésirables. Grâce aux travaux effectués depuis une trentaine d'années, notamment par des chercheurs de la Nasa, on connaît de mieux en mieux les rythmes circadiens dont les cycles durent en moyenne 24 heures. Ces rythmes sont contrôlés par des horloges biologiques situées dans chaque cellule et actionnées par une quinzaine de gènes, qui sont dirigés par un chef d'orchestre, un pacemaker, qui se situe dans le cerveau et qui programme l'alternance veille/sommeil, la température ou la sécrétion de plusieurs hormones.

« Les études montrent que lorsque le système circadien est perturbé et qu'il ne fonctionne plus de façon coordonnée, on a un risque accru de développer des cancers, des maladies cardiovasculaires ou des maladies infectieuses », explique Francis Lévi, qui dirige l'unité de l'Inserm Rythmes biologiques et cancers. Le système peut être déréglé à cause d'une tumeur au cerveau, mais surtout d'un « décalage horaire chronique », comme le travail posté ou le travail de nuit, que l'Agence Internationale de recherche sur le cancer de l'OMS a classé comme « probablement cancérogène » en 2010.

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment cité par les études épidémiologiques, avec un risque quasiment doublé en horaires atypiques, comme à un poste de nuit, mais le Dr Lévi mentionne également une augmentation des cas de cancers de la prostate, voire de l'endomètre et du colon. Le dérèglement pourrait également favoriser l'obésité ou le diabète, voire même hâter le vieillissement, selon une étude réalisée sur des souris par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology, qui ont étudié le rôle clé d'un gène, le gène SIRT1, dans ce processus. Selon le Pr Leonard Guarante, auteur de l'étude publiée dans la revue Cell en juin, « l'idée qui émerge est qu'il est important de maintenir le rythme circadien pour conserver la santé ».

Pour contrôler les rythmes biologiques, on dispose d'accéléromètres – des bracelets qui permettent de mesurer les paramètres critiques du rythme circadien –, relève le Dr Lévi qui souligne que l'insomnie n'est pas, à elle seule, un critère suffisant pour parler d'une altération du rythme. D'autres techniques incluent la mesure du cortisol, une hormone sécrétée principalement le matin par la glande surrénale.

En travaillant sur des modèles animaux, les chercheurs de l'Inserm ont montré en 2010 qu'il était possible de ralentir la progression d'un cancer du pancréas en renforçant le système circadien, notamment par des prises alimentaires programmées. Ils ont ainsi inhibé plusieurs fonctions moléculaires responsables

Relaxnews

LJM