Les Dépêches de Brazzaville



Chine/Afrique : Pékin change sa doctrine de sécurité


L’étude nous apprend qu’au cours des dernières années, Pékin a envoyé la première des unités de combat sur des missions de maintien de la paix dans des environnements à risque en Afrique comme le Soudan du Sud et le Mali.   

La Chine envisage la mise en place de sa première base navale à l’étranger. Elle a, entre autres, intensifié sa lutte contre le terrorisme, par son soutien à la lutte contre le groupe Boko Haram et Al Shabbaab.

Les auteurs du rapport expliquent que ce changement de doctrine est lié à deux motivations : le désir pour la Chine de bâtir sa  réputation de bon « citoyen du monde », d’une part, le souhait de protéger ses intérêts en Afrique d’autre part, c’est-à-dire ses investissements, et la vie de ses ressortissants vivant en Afrique, estimés à plus d’un million d’individus.

Mais les auteurs du rapport s’interrogent : il s’agit « de savoir jusqu’où le rôle de la Chine sera limité à une définition  étroite de ses intérêts de sécurité nationale, protégeant ses ressortissants et actifs à l’étranger, et dans quelle mesure elle ira au-delà pour renforcer son image de grande puissance contribuant à la stabilité mondiale […]. Est-ce que cela représente un nouveau défi pour l’occident ou une opportunité pour la coopération en matière de sécurité ? ».

L’irrésistible percée chinoise en Afrique dans sa dimension économique a besoin de stabilité et d’une stratégie globale.  A la lecture de ce rapport, on peut affirmer que « la Chine s’est installée en Afrique et compte bien y rester ». Cette nouvelle posture, cette nouvelle implication, multiforme de la Chine,  séduit la plupart des gouvernements africains au nom des équilibres géostratégiques et de la solidarité Sud-Sud, au-delà de la conquête des marchés.


Noël Ndong