Disparition : Martial Sinda a tiré sa révérence
Aujourd’hui, évoquer la mémoire de ce professeur honoraire en histoire contemporaine à la Sorbonne, c’est d’abord remonter à son enfance empreinte d’initiation à la chefferie par son père chef matsouaniste. C’est par la vision de son père, soucieux de vouloir construire le nouveau Congo avec des cadres congolais, que le jeune Martial Sinda bénéficiera très tôt d’une éducation scolaire dans une école réservée aux Blancs à Kinkala. Dans cette école, il eut, entre autres, pour condisciple en classe de 6e, le petit André Milongo, devenu illustre homme politique congolais. S’en suivra la poursuite de ses études jusqu’en France en 1948, pensionnaire dans le collège de La Châtre. Sur place en France, il côtoie des personnalités telles que le député Jean-Félix Tchicaya, père du poète Tchicaya U Tam’Si ; le sénateur Jean Malonga, le référent des jeunes; Félix Samba-Dacon, Hélène Bouboutou ou Catherine M’Piaka. C’est dans ce contexte qu’il fit la rencontre de l’intelligentsia nègre parisienne via la librairie édition Présence Africaine, fondée en 1947 par Alioune Diop, avec le concours de Michel Leiris, André Gide, Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Emmanuel Mounier, Richard Wright et de Léopold Sédar Senghor. Lorsque Jean Malonga est battu aux élections sénatoriales, le jeune Martial Sinda n’aura plus comme protecteurs intellectuels que René Maran, auteur de Batouala, véritable roman nègre (Prix Goncourt 1921) et, surtout, Léopold Sédar Senghor. Lors du second colloque sur Mfumu Kimbangu, organisé à Kinshasa conjointement par l'église kimbanguiste, l'université Simon Kimbangu, l'université Kongo de Mbanza Ngungu et l'université d'État de Kinshasa en 2011, l'université Simon Kimbangu lui avait décerné le titre de docteur honoris causa pour sa contribution aux études kimbanguistes. Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :Martial Sinda / DR |