Les Dépêches de Brazzaville



Genre : la nouvelle politique nationale présentée aux différents acteurs


Validée en novembre dernier après trois années de vide ayant suivi l’expiration du plan de mise en œuvre 2009-2013, la politique nationale du genre vise à atteindre l’égalité entre les sexes et l’autonomisation sociale, économique et politiques des femmes et filles au Congo. En effet, initiée par le ministère de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, cette politique a bénéficié de l’appui technique du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Ainsi, cinq axes stratégiques ont été retenues pour sa mise en œuvre. Il s’agit, entre autres, de la consolidation de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ; du renforcement du rôle et de la place des femmes et des filles dans l’économie et l’emploi. Les autres axes étant : l’accès accru des femmes et des filles aux sphères de prise de décisions ; la lutte contre les formes de violence sexuelle ; le renforcement du mécanisme institutionnel de la mise en œuvre de la politique nationale du genre.

De même, onze programmes et 24 sous-programmes ont été retenus. S’agissant des programmes, deux d’entre eux sont actuellement soumis à l’application de toutes les parties prenantes. Il s’agit notamment du Programme national de promotion du leadership féminin en politique et dans la vie publique ainsi que du Plan national d’amélioration de la protection des droits des femmes vivant avec le VIH/Sida. Le premier vise à promouvoir l’accès des femmes aux sphères de prise de décisions en politique et dans la vie publique alors que le second consiste à mieux protéger les femmes vivant avec le VIH contre toutes formes de stigmatisation et de discrimination.

Plus de 62 000 milliards FCFA perdus à cause des inégalités de genre en Afrique

Le coordonnateur des agences du système des Nations unies, Anthony Ohemeng-Boamah, a indiqué que les programmes de la nouvelle politique couvraient pratiquement tous les secteurs concernés par le genre. Il s’agit de la santé, l’éducation, l’économie, la politique et bien d’autres. « Chacun des partenaires techniques et financiers du Congo, réunis dans cette salle (Etats, organismes internationaux, opérateurs privés ou organisation de la société civile), y trouvera forcément un programme ou un projet qu’il pourra soutenir, techniquement ou financièrement, en conformité avec son ou ses domaines d’intervention, afin d'avancer la lutte contre les inégalités de genres en République du Congo », a souhaité celui qui est également représentant du Pnud au Congo.

Insistant sur la nécessité d’aider le Congo à se situer en bonne place dans le domaine de l’élimination des inégalités de genres dans l’atteinte des ODD à l’horizon 2030, Anthony Ohemeng-Boamah a rappelé que le rapport du Pnud sur le développement humain en Afrique, édition 2016, n’a pas été séduisant. D’après ce rapport publié en mars dernier, les inégalités de genres coûtent au continent plus de 103 milliards de dollars américains, soit plus de 62 000 milliards FCFA. « La nouvelle politique nationale du genre constitue un instrument de grande portée, grâce auquel le gouvernement de la République du Congo et l’ensemble des partenaires techniques et financiers vont pouvoir mieux orienter leurs interventions dans le domaine du genre pour atteindre les cibles définies au titre du 5e Objectif du développement durable (ODD) intitulé : Egalité des genres : parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles », a conclu le représentant du Pnud.

 Au Congo, ce nouveau document vient à point nommé au regard de la situation des inégalités de genre et leurs conséquences dans un pays où la population est constituée à 52% de femmes. C’est ainsi que la ministre de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, Inès Nefer Bertille Ingani, a invité l’ensemble des partenaires à accompagner le Congo dans le cadre de la mise en œuvre de cette politique. Elle s’est dit persuadée que les documents stratégiques contribueront à la prise en compte de l’approche genre dans l’exécution de toutes les politiques et les programmes de développement public.

« Ces plans sont des balises essentielles qui témoignent de l’ambition que notre pays se donne, celle de se doter des objectifs clairs de notre marche irréversible vers le progrès social. La responsabilité incombe à chacune et à chacun de se les approprier et de les mettre en pratique afin de réduire les inégalités de genre récurrentes qu’on observe dans notre société avec pour conséquence le ralentissement du développement harmonieux du pays ».


Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo de famille des participants ; la ministre Inès Nefer Bertille Ingani entourée d’Antoinette Kebi et d’Anthony Ohemeng-Boamah ; crédit photo Adiac